Le Souvenir Vendéen organisait hier son assemblée générale à La Ferrière, près de La Roche-sur-Yon. Cette réunion a sorti de l’ombre le nom d’un chef vendéen peu connu, Jean-René de Chouppes, qui commandait les insurgés de cette partie du Bocage.
Le dévoilement de la plaque en mémoire de Jean-René de Chouppes
par Michel Chatry, président du Souvenir Vendéen, et Yves Auvinet, maire
de La Ferrière et conseiller général du canton des Essarts (Pierre Gréau à droite)
Il n’y a pas de rue de Chouppes à La Ferrière, ni de monument évoquant l’histoire de ce personnage. Du moins jusqu’à hier, car le rassemblement du Souvenir Vendéen dans cette commune a été l’occasion de dévoiler une plaque commémorative aux abords du Plessis-Bergeret. Le logis dont on devine l’aspect et les larges douves sur le cadastre ancien a bien changé deux siècles après, même si la restauration de son cadre naturel autour du vaste étang est une réussite. C’est sur un muret bordant le plan d’eau que cette plaque a été posée « en mémoire de Jean-René de Chouppes du Plessis Bergeret, commandant l’armée de La Roche-sur-Yon ».
Le Plessis-Bergeret sur le cadastre ancien (1825)
Pierre Gréau en a brossé l’histoire avec l’érudition et le talent oratoire qu’on lui connaît. Né en 1756 à Pressigny (Deux-Sèvres), Jean-René de Chouppes épousa Marie Anne Élisabeth de Tinguy de Nesmy, qui lui amena le château du Plessis-Bergeret. En mars 1793, les paysans de La Ferrière le placèrent à leur tête comme Saint-Pal et Bulkeley, autres chefs des environs de La Roche-sur-Yon. Sa division participa aux combats de l’Armée du Centre, notamment à la bataille de Luçon sur son flanc sud. Face à l’offensive républicaine de septembre 1793, Chouppes et ses hommes se replièrent vers Cholet, passèrent la Loire et s’engagèrent dans la Virée de Galerne. Le chef de la compagnie de La Ferrière n’ira pas loin. Il meurt en effet à Château-Gontier quelques jours seulement après le début de cette campagne sur la rive droite. Son épouse réussira, quant à elle, à s’embarquer pour Jersey et àéchapper au massacre.
Devant la Croix de la Guérinière, présentation par Pierre Gréau de la bataille
du 19 mars 1793 qui a donnéà la guerre son nom de « Vendée »
L’après-midi a été consacréà la découverte de lieux de mémoire sur le territoire de l’Armée du Centre : la Croix de la Guérinière ou du Pont-Gravereau, qui commémore la bataille du 19 mars 1793, puis la Croix de Royrand aux Quatre-Chemins-de-l’Oie. Notre parcours a pris fin à l’abbaye de la Grainetière, près des Herbiers.
Pierre Gréau devant la Croix de Royrand aux Quatre-Chemins-de-l'Oie
Au-delà de la visite de ces sites historiques, cette journée a surtout été marquée par l’hommage rendu à Pierre Rabjeau, qui a assuré indéfectiblement les fonctions de secrétaire et trésorier du Souvenir Vendéen pendant plus d'un demi-siècle. Son dernier discours évoquant en quelques mots touchants les six présidents de l’association, qu’il a accompagnés depuis sa première rencontre avec docteur Charles Coubard, a soulevé un tonnerre d’applaudissement pendant l’assemblée générale. On mesurera à l’avenir l’immense tâche d’administration que Pierre a su mener pour faire vivre l’association. Qu’il en soit vivement remercié !