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Saint-Florent-le-Vieil, l’autre Panthéon de la Vendée militaire

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La Gaubretière doit son nom de « Panthéon de la Vendée militaire » au fait que son cimetière abrite une dizaine de sépultures de personnalités liées à la Grande Guerre de 1793, notamment le général de Sapinaud. Saint-Florent-le-Vieil rivalise cependant avec elle, car dans la cité ligérienne reposent deux les plus grands généraux vendéens, Cathelineau et Bonchamps, ainsi que d’autres figures historiques que voici.

Saint-Florent-le-Vieil 1La partie ancienne du cimetière de Saint-Florent-le-Vieil. À l'arrière-plan se détache la silhouette du clocher de l'église abbatiale, haut lieu de la mémoire vendéenne.
  

Le cimetière communal de Saint-Florent-le-Vieil conserve d’anciennes tombes regroupées autour de la chapelle Saint-Sauveur. Certaines renferment les dépouilles de personnages contemporains de la Révolution et des Guerres de Vendée. En raison de leur état préoccupant, une restauration de cet ensemble historique est envisagée.
   


Jeanne Bussonnière, chirurgienne et institutrice

BussonniereLa tombe de Jeanne Bussonnière

Saint-Florent-le-Vieil 4  
Fille d’un tailleur de pierres, elle naquit le 30 juin 1772 à Montjean, mais passa sa jeunesse à Saint-Florent-le-Vieil. Devenue religieuse, elle tenait en 1793 le petit hôpital de Sainte-Croix vers lequel étaient dirigés les blessés au combat, notamment Jacques Cathelineau, grièvement après la bataille de Nantes (29 juin), qui mourut dans ses bras (1).

Les suites de la guerre obligèrent Jeanne Bussonnière à quitter la ville pour trouver refuge sur la rive droite de la Loire, où elle continua de prodiguer des soins à Couffé de 1794 à 1796 (2). La pacification lui permit de rentrer à Saint-Florent-le-Vieil pour se consacrer aux malades, aux pauvres, mais aussi à l’éducation des enfants, sans recevoir aucun traitement comme maîtresse d’école.

Épuisée par ses infirmités, elle mourut à Saint-Florent-le-Vieil le 27 septembre 1854, à l’âge de 82 ans (3).
   


Léonard-François Oger, chirurgien

OgerLa tombe de Léonard-François Oger, la plus en péril

Saint-Florent-le-Vieil 5  
Issu d’une lignée de « restaurateurs », c’est-à-dire de praticiens spécialisés dans la restauration des os fracturés, luxés ou déplacés, Léonard-François Oger naquit à la Moncellière en Chaudron-en-Mauges, le 25 septembre 1757 (4). Reçu maître en chirurgie à Angers le 19 mars 1789, il officiait à Saint-Florent-le-Vieil en 1793, lorsqu’on lui amena Jacques Cathelineau, frappé par une balle à la bataille de Nantes. Il le soigna tout au long de son agonie qui s’acheva par la mort du généralissime vendéen le 14 juillet suivant. Bonchamps reçut également ses soins après la bataille de Cholet (17 octobre), mais la gravité de ses blessures ne permit pas de le sauver.

Léonard-François Oger rendit son âme à Dieu le 20 novembre 1822, à Saint-Florent-le-Vieil. Le Journal du Maine-et-Loire lui rendit hommage : « Cet homme estimable jouissait à juste titre d’une réputation d’habile chirurgien, profession qu’il avait embrassée à l’exemple de ses pères. Il était jeune au moment où la guerre éclata dans son pays ; dès lors il se fit remarquer par un zèle toujours infatigable, soit en combattant les ennemis du trône, soit en soignant les malheureux blessés sur le champ de bataille. On cite de lui des faits d’armes aussi glorieux que sa charité fut constante envers des milliers de braves, et ce depuis 1793 jusqu’en 1815. Cette double inclination lui valut le titre de chirurgien-major de l’armée royale d’Anjou et celui de commandant d’armes au poste de Saint-Florent-le-Vieil. M. Oger perdit ou employa la presque totalité de sa fortune à soulager les malheureux, comme à défendre le trône et l’autel. À l’époque de la rentrée du roi, son général et ses anciens chefs firent connaître les titres que cet officier avait aux bontés de Sa Majesté ; il reçut pour récompense la croix de la Légion d’honneur avec une pension. En mourant, il a laissé cinq enfants en bas âge. La somme que recevait le père, se trouvera désormais répartie entre tous les enfants » (5).
  


Louis Lebrun, « capitaine de l’armée royale vendéenne »

LebrunLa tombe de Louis Lebrun
  

Les dossiers de pensions déposés aux A.D. 49 ne conservent de lui qu’un placet qui fut présentéà la duchesse d’Angoulême, fille de Louis XVI et Marie-Antoinette, lors de son passage à Saint-Florent-le-Vieil le 22 septembre 1823. Louis Lebrun, cité comme huissier royal, capitaine de l’armée royale vendéenne, y sollicite une récompense promise par ses supérieurs après la campagne de 1815. « Porteur d’un brevet de capitaine, à lui délivré par Monsieur le comte d’Autichamp le 20 mai 1825 et de certificats les plus authentiques constatant ses services dans toutes les guerres entreprises pour le soutien du trône et de l’autel », il se dit couvert de blessures qui attestent sa bravoure et son dévouement. Il ajoute qu’il fut « compagnon d’armes de Cathelineau, de Bonchamps, de Lescure et de Larochejaquelein » et conclut sa déclaration en priant qu’on le nomme membre de l’ordre royal de la Légion d’honneur « qu’il croit avoir mérité » (6).

Fils de Charles Lebrun et de Monique Trotreau, Louis Lebrun fut baptiséà Bouzillé le 13 mars 1777. Il mourut à Saint-Florent-le-Vieil le 12 février 1866, à l'âge de 88 ans.
   


Louis Lecoq de La Poltrie

Lecoq 1La tombe de Louis Lecoq de La Poltrie

Lecoq 2

Fils de François Lecoq, seigneur de la Polterie, originaire de Saint-Sulpice-des-Landes, et de Marie Courgeon (ils se sont mariés à Saint-Florent-le-Vieil le 22 août 1758), Louis-François-Marie Lecoq de La Poltrie naquit à Saint-Florent-le-Vieil le 29 mai 1759. Il fut l’un de ceux qui participèrent au soulèvement de Saint-Florent-le-Vieil, le 12 mars 1793. Il deviendra capitaine et commissaire aux vivres dans l’armée vendéenne.

Il mourut à Saint-Florent-le-Vieil le 4 septembre 1818, à l'âge de 60 ans.

Pour en savoir plus sur Lecoq de La Poltrie et sa famille, lire l'article publié sur le site de La Maraîchine normande.
     


Jean-Antoine-René Richard, dit de Marigné, « le Bleu »

Richard 1La tombe de Jean-Antoine-René Richard de Marigné

Richard 2

Fils d’un contrôleur au grenier à sel de Saint-Florent-le-Vieil, il fut baptisé le 29 juillet 1744 à Saint-Laurent-du-Mottay. Il se maria à Nantes le 6 août 1776 avec Marie-Julienne Bessard ; il était avant la Révolution auditeur à la Chambre des comptes de Bretagne.

Il fut élu maire de Saint-Florent-le-Vieil en 1790, membre du Directoire du département de Maine-et-Loire en 1792, puis conseiller général de 1799 à 1804, il fut de nouveau nommé maire de Saint-Florent-le-Vieil de 1810 à 1812, et mourut dans sa ville le 9 septembre 1821.
   


La tombe de Michel-François Gruget (1745-1825), curé de Saint-Florent-le-Vieil sous la Révolution et frère du célèbre abbé Gruget, curé de la Trinité d'Angers, se situerait elle aussi dans le cimetière, mais je ne l'ai pas trouvée. D'après une correspondante, la grande croix ci-dessous aurait étéélevée à la mémoire de ce prêtre, mais les inscriptions restent très difficiles à déchiffrer :

Saint-Florent-le-Vieil 3  


Notes :

  1. D’après la demande de pension qu’elle fit le 28 mai 1825 (A.D. 49, 1 M 9/93).
  2. Comme l’atteste un certificat signé de Palierne, chef chouan de l’armée de Scépeaux, inséré dans le dossier de pension de Jeanne Bussonnière.
  3. Félix Uzureau, Mlle Bussonnière, chirurgienne des Vendéens et des Chouans (1772-17854), L’Anjou historique, 1930, pp. 150-153. L’abbé Uzureau la dit née à La Pommeraye, mais Jeanne Bussonnière est bien originaire de Montjean, née le 30 juin 1772 et baptisée le lendemain.
  4. La Maraîchine normande a publié la biographie de Léonard-François Oger, établie par Félix Uzureau (L’Anjou historique, 1930, pp. 70-72). On y trouve en outre tous les renseignements généalogiques sur sa famille.
  5. L’Anjou historique, 1930, pp. 71-72.
  6. A.D. 49, 1 M 9/233.
      

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