Il y a 220 ans, le 7 mai 1794 (18 floréal an II), les députés de la Convention nationale votaient un décret reconnaissant « l’existence de l’Être Suprême et l’immortalité de l’âme ». Leur texte énonçait les devoirs « religieux » des citoyens et instituait un calendrier républicain destinéà se substituer aux fêtes catholiques.
Vestige du culte de l'Être Suprême sur l'église d'Houdan (Yvelines)
Les fêtes majeures sont énoncées dans l’article VI : le 14 juillet (1789, reddition de la Bastille), le 10 août (1792, chute de la monarchie), le 21 janvier (1793, exécution de Louis XVI) et le 31 mai (1793, chute des Girondins). Trente-six autres fêtes sont fixées aux jours des décades : au Peuple français, à la République, à la Liberté et à l’Égalité, etc.
L’article XV annonce en outre la célébration d’une fête en l’honneur de l’Être Suprême, dont l’organisation est confiée à David. Elle se tient le 20 prairial an II (8 juin 1794) sur le Champ de Mars, deux jours avant le début de la Grande Terreur. Ce culte républicain ne survivra pas à son instigateur, Robespierre, qui l’emportera dans sa chute, le 27 juillet.
Il en reste cependant des traces sur les frontons de plusieurs églises, une inscription gravée ou peinte, portant les mots de l’article premier du décret du 7 mai 1794 : le peuple français reconnait l'existence de l'Être Suprême et l'immortalité de l'âme. On en trouve très peu d’exemples dans l’Ouest, un seul en Anjou (église de Saint-Sulpice-sur-Loire), deux en Charente (abbaye Saint-Étienne de Bassac, église de Citreuil-la-Magdeleine). Une liste illustrée est proposée sur le site de FranceGenWeb.
Note– Le même jour, la Convention exigea que les honneurs du Panthéon soient rendus àBara, dont Robespierre fit un « martyr » républicain. Un grand nombre de gravures inspirées du tableau peint par David furent aussitôt largement diffusée (voir Le Cri de la Chouette n°5-6, pp. 28-31 ; et sur la politique anticatholique de la Révolution, voir Pierre Thibaudeau, O va pas s' passer d' même ! pp. 339-369).