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Le clocher de La Tessoualle a 200 ans

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À l’occasion des deux cents ans du clocher de La Tessoualle, l’association histoires Histoire vient de publier un nouveau livre consacréà deux siècles de vie paroissiale. Plus qu’une simple monographie historique, l’ouvrage développe en outre un véritable inventaire patrimonial et un dictionnaire biographique des personnalités religieuses tessouallaises.

La Tessoualle

En 1810, le maire de La Tessoualle signalait au préfet du Maine-et-Loire le triste état de l’église de sa commune incendiée par les soldats de la colonne de Boucret le 22 janvier 1794 : « La majeure partie de l’édifice a été brûlée ainsi que le clocher ». Il y adjoignit une demande de subsides, qui n’eut aucun effet. Neuf ans passèrent, quand le conseil de fabrique eut enfin les moyens financiers d’entreprendre par lui-même les travaux qui s’imposaient. Outre la maçonnerie de l’église, il s’agissait « de construire, faire et parfaire solidement une masse de clocher ». Ce fut le premier chantier dans la longue liste des aménagements et embellissements qui se sont succédé tout au long du XIXe siècle.

Le nouveau livre de l’association La Tessoualle histoires Histoire en décrit tous les aspects avec une profusion de détails. À tout seigneur, tout honneur, on commence par le clocher, que les curés tessouallais qualifieront rudement de « très solide » et… de « très laid ». Certes il n’arborait pas l’élégance des flèches néogothiques élevées dans le pays alentour quelques décennies plus tard, mais il fut tout de même le témoin d’un siècle d’une vie paroissiale qui constituait, par sa prédominance sur le quotidien des habitants, l’essentiel de l’histoire de La Tessoualle.

Un inventaire patrimonial

L’ouvrage s’articule en petits chapitres abondamment illustrés. On y retrouve la richesse et la précision documentaire des précédentes publications de l’association. Les travaux et les embellissements de l’église Notre-Dame en forment le premier corps, avec une présentation détaillée des vitraux réalisés par les ateliers Lobin de Tours en 1864, en grande partie consacrés à la vie de la Vierge Marie. Le plus remarquable ornement de l’église occupe un chapitre intitulé : Un cadeau royal fait à La Tessoualle. Ce tableau de la Présentation de Marie au Temple fut offert par la duchesse de Berry au nom de son fils Henri, l’héritier au trône de France. Un tableau offert… parce que le curé Beaufreton l’avait réclamé avec une certaine insistance. À cet inventaire s’ajoute le Chemin de Croix, les chasubles aux broderies éclatantes, les autels du Sacré-Cœur et de la Vierge, et le maître-autel baroque hélas disparu après Vatican II. L’étude des aménagements de l’église est si poussée qu’on peut s’y plonger jusqu’aux travaux d’électrification et de chauffage.

Depuis l’église rayonne une vie paroissiale très prégnante tout au long du XIXe siècle. On la suit dans les comptes de la fabrique, dont le budget dépassa longtemps celui du conseil municipal, dans les missions, les processions de la Fête-Dieu, les confréries et les institutions de la paroisse, à commencer par les écoles. Cette primauté de la paroisse sur le quotidien des Tessouallais connut pourtant quelques difficultés aux deux extrémités du siècle : dans les premières décennies tout d’abord, lorsqu’une bonne partie des habitants restait attachée à la Petite Église anticoncordataire, ce qui causera du souci tant au maire qu’au curé jusque dans les années 1840 ; puis au début du XXe siècle, quand la loi de séparation de l’Église et de l’État provoquera des troubles sévères.

Un dictionnaire biographiques des prêtres
et religieuses de La Tessoualle

L’ouvrage forme également un véritable dictionnaire biographique des personnalités religieuses de La Tessoualle. Les curés de la paroisse s’y succèdent depuis le Concordat jusqu’à l’abbé Boiteau décédé en 1988. Les 25 vicaires ont droit eux aussi à leurs notices, puis les très nombreux prêtres et religieuses originaires de La Tessoualle. On constate pour ces dernières, que la paroisse a formé un vivier de vocations pour les congrégations de la région : Sainte-Marie de Torfou, la Sagesse à Saint-Laurent-sur-Sèvre, les Filles de la Charité du Sacré-Cœur à La Salle-de-Vihiers, etc. À noter qu’on a eu la bonne idée de glisser dans le livre un marque-page formant une règle chronologique situant les curés et les maires de La Tessoualle de 1780 à 2020.

Le clocher a 200 ans comblera les passionnés d’histoire locale par le foisonnement d’anecdotes, par l’originalité des documents d’archives, et par son iconographie extrêmement fournie, entièrement en couleur. Il intéressera aussi le généalogiste par les questions de validité de mariage d’un jureur en 1793 ou d’un dissident en 1847. Sa qualité pédagogique faite de courts chapitres et de repères chronologiques rend cependant l’ouvrage tout à fait accessible au grand public. Nous tenons là un modèle de monographie communale à suivre !

Association La Tessoualle histoires Histoire, La Tessoualle, le clocher a 200 ans, 2 siècles d’histoire de la paroisse, 268 pages, 15 €. En vente à la maison de la presse de La Tessoualle.
   


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