Un lot de documents militaires datés de 1793 à 1794 a été vendu aujourd'hui à Beauvais. Parmi ces pièces figurait un billet manuscrit concernant un volontaire parisien enrôlé pour l’expédition de la Vendée.
Ce billet frappé d’un beau cachet de cire rouge porte l’inscription suivante :
Section armée du Panthéon français, expédition de la Vendée
Nous, commissaires du Comité d’inspection militaire séans au Collège de l’Égalité (1), certifions que le citoyen Jean Jacques Péturau (2), imprimeur en lettres, natif de Paris, paroisse St Benoit, agé de 27 ans, taille de 5 p(ie)ds 6 lignes, cheveux et sourcils châtains, front haut, yeux gris, nez long, bouche grande, menton fourchu, visage ovale, une cicatrice au menton du côté gauche, dem(euran)t rue Charettière N°16, enrollé le 10 mai 1793 sous le N° du registre du Comité 606 dans la compagnie Lalande N°40, certifions en outre qu’il a reçu armes, bagage et les trois cents livres de gratification accordées à chacun des dits volontaires par la Section, en foi de quoi, avons apposé le sceau de la force armée,
Paris le 10 mai 1793, l’an 2 de la république française une et indivisible.
État de situation du 2e bataillon de Paris dit du Panthéon français, au sein de la division des Sables-d'Olonne, le 1er août 1793 (A.D. 85, SHD B 5/125-4)
Le 2e bataillon de Paris, dit du Panthéon français
La deuxième formation de volontaires parisiens « pour l’expédition de la Vendée » comprenait dix bataillons (3). Formé le 14 mai 1793, soit quatre jours après l'enrôlement du citoyen Péturau, le 2e bataillon de Paris dit du Panthéon français apparaît à plusieurs reprises dans la correspondance militaire de l’armée des Côtes de La Rochelle, plus précisément de la division des Sables-d’Olonne, au cours de l’été. Son arrivée est signalée aux Sables le 20 juin 1793, date à laquelle le général Boulard lui donne l’ordre de se rendre à L’Ile-d’Olonne (4).
Les volontaires parisiens ne vont pas s’y faire remarquer favorablement. Boulard adresse en effet des reproches aux officiers, sous-officiers et soldats du bataillon du Panthéon français, le 14 août 1793, en raison de « pillage et autres excès commis par des militaires appartenant à leur corps » (5). Ils demeureront encore près d'un an dans la région, un courrier de la correspondance active du général Vimeux, à Niort le 25 juillet 1794, indiquant en effet que ce bataillon devait partir pour l’armée des Pyrénées-Occidentales (6). Il reste à déterminer de quelle manière ils ont pu s’illustrer au cours de cette période…
Notes :
- Nom donné au Collège Louis-le-Grand sous la Révolution.
- Je n’ai pas trouvé son nom dans l’état civil reconstitué de Paris.
- Général Bardin, Dictionnaire de l’armée de Terre, t. VIII, pp. 5259-5260. À ne pas confondre avec le 2e bataillon de la première formation de volontaires parisiens, formé le 20 juillet 1791, et qui fut envoyé en Vendée en janvier-février 1794 ; il prit part notamment, sous les ordres du général Duquesnoy, à la bataille de Pont-James le 10 juillet 1794… et aux massacres de La Limouzinière et de Saint-Colomban le même jour.
- SHD B 5/5-51.
- SHD B 5/6-22 (bulletin analytique seul).
- SHD B 5/9-96 (bulletin analytique seul).