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Eglise Saint-Hilaire de Mortagne : « La déconstruction n’est plus à l’ordre du jour ! »

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La bonne nouvelle a été annoncée en point d’orgue de la conférence d’hier soir. La salle comble a retenti d’applaudissements, à la fois pour la qualité des intervenants, et pour cette décision qui lève la menace des bulldozers. 

Saint Hilaire de Mortagne 1La façade nord de l'église Saint-Hilaire de Mortagne
(les ancres des tirants forment les lettres S H pour Saint Hilaire et une croix)
 

Comment pouvait-il en être autrement après une telle démonstration ? L’état des lieux a d’abord été dressé, grâce à l’expertise de l’Observatoire du Patrimoine religieux, révélant l’immensité de la tâche au niveau national, les risques qui planent sur ces édifices, et les solutions raisonnables pour prévenir toute destruction.

Beaucoup d’églises de Vendée ont été reconstruites entre 1830 et 1905. Elles ont longtemps souffert d’un dédain prononcéà l’égard de leur architecture (seules dix d’entre elles sont classées), de la soi-disant piètre qualité de leurs matériaux, et surtout d’un défaut d’entretien après 1905. Rebâties après les Guerres de Vendée, elles sont pourtant l’expression de la foi d’un peuple dans l’avenir. Et c’est à nous de perpétuer cet espoir dans lequel nos aïeux ont tant investi.

Pour rendre justice ce patrimoine religieux du XIXe siècle, Guy Massin-Le Goff, conservateur des antiquités religieuses du Maine-et-Loire, a démontré son intérêt à travers l’exemple des églises angevines, très comparables à celles de la Vendée par leurs styles (néo-classique, néo-gothique, néo-roman), la richesse de leur décor sculpté et verrier, et la qualité de leur construction.

« Quand un village vendéen perd son église,
il n’est plus un village, mais un hameau. »

Pour illustrer cette évidence, Guy Le Goff s’est attardé sur l’exemple désolant de Saint-Georges-des-Gardes, de cette église en bon état, dont l’entretien avait été pérennisé dès l’origine. Rasée en 2006, elle a été remplacée par une petite salle anguleuse de 60 places, dont les éléments auront raison avant 50 ans ; l’identité du bourg en a pâti, la cohésion de ses habitants a été mise à mal, comme à Gesté l’an dernier. C’est là le contrecoup humain de ces démolitions.

Saint Hilaire de Mortagne 2Le beffroi et la porte Renaissance, vestige de l'ancienne église

Le troisième intervenant, Julien Bourreau, conservateur des antiquités et objets d'art de la Vendée, a mis en lumière les atouts de Saint-Hilaire de Mortagne. Alors qu’un siècle a passé, sans grands travaux entretien, l’édifice est en bon état. Bâti sur un plan symétrique rarissime en Vendée, il possède un décor original, comme ce grand calvaire couvrant la rosace du chœur, des statues polychromes exceptionnelles et un patrimoine verrier unique qui constitue « l’élément clef du dossier ».

L’économe du diocèse de Luçon a pris enfin la parole. Rappelant que Mgr Castet a exprimé le souhait de maintenir l’église, il a rapporté qu’une réunion s’est tenue la veille entre les représentants de la mairie, de la paroisse et de l’évêché, en présence de Bruno Retailleau, président du Conseil général de la Vendée, pour débattre de l’avenir de Saint-Hilaire. Sa conclusion a soulagé l’assistance : « La déconstruction n’est plus à l’ordre du jour ! »

Gageons que la mobilisation autour de Saint-Hilaire de Mortagne aboutira, après travaux, à sa réouverture tant attendue depuis sept ans.
  


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