Créé par une généalogiste angevine, Françoise Nicolas, le blog Feuilles d'ardoise abonde d'articles concernant l'histoire des Mauges, notamment autour de Melay. Rien d'étonnant, par conséquent, d'y croiser quelque anecdote sur les Guerres de Vendée. C'est le cas aujourd'hui avec un soldat républicain, l'un des ancêtres de l'auteur, tuéà la bataille de Coron.
« Louise Huet âgée de 45 ans veuve de Jean Ganne mort à l'affaire de Coron… »
En voici l'histoire racontée par Françoise Nicolas :
Nombre de mes ancêtres ont participéà la Guerre de Vendée, la plupart d’entre eux se trouvaient dans les rangs des royalistes, les « Blancs » comme on les appelait alors, mais quelques uns furent des « Bleus », c’est-à-dire des républicains. Ainsi en est-il de Jean Ganne, l’un des mes ancêtres à la huitième génération.
Petite biographie de Jean Ganne (1849-1793)
Ses parents, René Ganne et Élisabeth Moreau se sont mariés en 1737 à Chaumont-d’Anjou, où la famille Ganne réside depuis plusieurs générations. Ils y ont eu une fille Françoise en 1739 qui n’a pas survécu, puis ils ont déménagés à Marcé, vraisemblablement aux alentours des années 1745, où naîtront plusieurs de leurs enfants, dont Jean François Ganne, baptisé le 16 mai 1749.
J’ignore tout de sa vie jusqu’à ce qu’il se marie en 1788 à Jarzé avec Louise Huet. Le couple n’est plus tout jeune, Jean a 39 ans et Louise 36. Aucune mention n’est faite de la profession de l’époux. Trois ans plus tard, le 4 décembre 1790, ils auront un fils, prénommé Jean comme son père.
« Mort à l’affaire de Coron »
Le petit Jean ne connaîtra sans doute que très peu son père. En effet, six ans après sa naissance, le 10 juillet 1796, sa mère, veuve, se remarie avec Michel Bodin à Jarzé. Sur cet acte de mariage, on peut découvrir que Jean Ganne est mort à l’affaire de Coron. Louise Huet y est dite « veuve de Jean Ganne mort à l’affaire de Coron (le 18 septembre 1794 vieux style) à la levée en masse contre les insurgés de la Vendée » (la date « 1794 » est erronée).
Une seconde information nous est donnée lorsque Jean Ganne fils se marie, le 27 juin 1814, à La Chapelle-Saint-Laud, avec Marie Panneau. Il y est dit « fils de feu Jean Ganne, décédé le dix huit septembre mil sept cent quatre vingt treize d’après un brevet de pension accordéà sa veuve par le Directoire exécutif, ledit étant mort au service contre les vendéens »
Ainsi Jean Ganne, sans doute très pauvre, sans doute sans véritable profession, sans terres et sans moyens de faire vivre sa famille, s’est-il vraisemblablement engagé comme volontaire pour aller combattre les contre-révolutionnaires, répondant aux appels des « commissaires du peuple » pour la « levée en masse des citoyens ». Peut-être espérait-il retrouver ainsi la liberté et la vie aventureuse qui furent sans doute les siennes avant qu’il ne se marie, à presque quarante ans ? Malheureusement il ne trouva que la mort…
Je n’ai trouvé nulle part son acte de décès. Peut-être a t-il été transcrit à Jarzé mais les registres concernés sont lacunaires pour ces années-là (tout comme à Coron, d’ailleurs).
Des dossiers de pensions des Bleus ?
Peut-être aussi, à l’instar des dossiers de pensions des Vendéens, existe-t-il quelque part un dossier de pension le concernant puisque sa veuve possède un « brevet de pension » attribué par le Directoire… Si quelqu’un a une idée, une piste de recherche, je suis preneuse…
(avec l'aimable autorisation de Françoise Nicolas)
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