Les travaux entrepris depuis le mois de mars à la chapelle de Vertu arrivent à leur fin. Daniel Testard, membre de l’association du patrimoine de Coron retrace l’histoire de ce monument pour Ouest-France.
La chapelle Notre-Dame de Vertu au début des travaux
En ce lieu, existe depuis le XIVe siècle, un hôpital et un oratoire dédiés à la Vierge, sous le nom de Notre-Dame des Vertus. Avec le temps, son nom a changé et est devenu Notre-Dame de Vertu. Les recherches effectuées n’ont pas permis de connaître les fondateurs. Mais plusieurs hypothèses existent. Cela pourrait être les moines de Saint-Michel-en-l’Herm, qui sont les fondateurs du prieuré, le curé de l’époque ou l’un des seigneurs de Coron. Toutes les suppositions sont plausibles.
On retrouve les premières traces écrites de l’existence de la chapelle dans les registres paroissiaux, qui relatent un mariage en 1632. Il y a des traces d’actes de sépulture, au début du XVIIIe siècle.
En 1734, deux sœurs de la Sagesse de Saint-Laurent-sur-Sèvre sont envoyées à Coron, pour le service aux malades et pour l’instruction des filles à Vertu. Elles seront présentes jusqu’en avril 1793.
Dès le début de la Guerre de Vendée, en mars 1793, l’hôpital de Vertu reçoit les blessés vendéens. Le 11 avril 1793, Rose Giet, pensionnaire, s’enfuit avec sa sœur pour retrouver ses parents à La Salle-de-Vihiers.
Elle emporte avec elle une petite statuette de la Vierge, tombée sur ses genoux sous les vibrations des coups de canons. Rose deviendra la fondatrice de la congrégation des Filles du Sacré-Coeur de Jésus de La Salle-de-Vihiers. Pendant cette période trouble, il n’y eut plus d’école ni d’hôpital à Vertu.
En 1794, les bâtiments seront incendiés. Puis, quatre ans plus tard, Vertu servira de temple d’oraison décadaire. On y célèbre les fêtes des décades et les mariages civils. Après le concordat, en 1802, le curé Rabier remet en place un conseil de fabrique. Au fil du temps, en fonction des ressources, il reconstruit l’église Notre-Dame, la chapelle et l’école de Vertu, la cure et la chapelle Saint-Jean-des-Bretonnières. D’après les registres du conseil municipal, au moins à partir de 1809, l’école des filles de Vertu fonctionne sur ce site. Elle cessera en 1859 et sera remplacée par l’école des garçons jusqu’en 1871.
En 1876, l’Abbé Delaunay prend l’initiative de la reconstruction de la chapelle. Il en sera l’architecte, et Jules Sauvaitre, maçon à Coron, assurera les travaux.
De nos jours, cette chapelle reste un lieu privilégié pour beaucoup de Coronnais.
La façade de la chapelle de Vertu, en cours de restauration
Source : Ouest-France, édition de Cholet, lundi 24 août 2015