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« 170 000 Vendéens tués pendant la Guerre de Vendée »

Le film « C’était une fois dans l’Ouest » a été présenté samedi, au Ciné Machecoul. Éric Dick, son réalisateur, est revenu sur ce soulèvement vendéen (entre 1793 et 1796) et le célèbre Charette, dans les colonnes du journal Ouest-France

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C'était une fois dans l'Ouest
  


Certains élus se battent pour que la répression des Vendéens soit reconnue comme génocide. Qu’en pensez-vous ?

Le mot génocide n’existait pas à l’époque. Si on considère que 170.000 Vendéens, hommes, femmes et enfants ont été massacrés sans distinction pour ce qu’ils étaient et non pour ce qu’ils faisaient, on peut parier de génocide ou de « populicide ». Les ordres donnés aux Colonnes infernales, c’était d’anéantir la population vendéenne.

Pourquoi évoquer ces événements dramatiques qui remontent à plus de deux cents ans ?

Parce que les Vendéens n’ont pas oublié. Autrefois, on n’en parlait pas. Dans les manuels scolaires, le soulèvement était seulement signalé, mais un voile pudique cachait les atrocités que cela recouvrait. Je laisse l’esprit des spectateurs vagabonder. La cruauté sans limite des massacres et la fuite de réfugiés peuvent faire penser au présent. En ce sens, ce film est un film moderne.

Pour vous, qui est Charette ?

C’est un héros toujours populaire chez les Vendéens. C’était un militaire joyeux qui aimait la fête, la danse et les jolies femmes, mais c’était aussi un soldat courageux avec un côté bravache et romantique. Il est allé jusqu’au bout de ses idées. Il a d’abord été entraîné malgré lui par les paysans dans une aventure qu’il savait très risquée. Les paysans vendéens étaient motivés par des motifs religieux et ils ne voulaient pas partir se battre au loin pour une cause qui n’était pas la leur. Quand le traité de la Jaunaye leur accorde satisfaction, ils rentrent chez eux. Lui, il est attachéà la royauté et reprend un combat qui le conduira à la mort.
  


Charette et ses Vendéens soulèvent encore beaucoup d’émotion

Le nouveau film d’Éric Dick, « C’était une fois dans l’Ouest » a été projeté samedi dernier au Ciné-Machecoul. Les spectateurs ont pu échanger avec le réalisateur. « Je vous remercie pour ce film, il m’a beaucoup ému. Parmi mes ancêtres, la moitié de la famille a été massacrée lors de ces événements. » La grande fresque historique du soulèvement vendéen que dresse ce docu-drame autour de la personnalité de Charette n’a pas laissé le public insensible. « Un gros gâchis, beaucoup de souffrances. Les petites gens ont été victimes de l’opposition des différents protagonistes. Deux cents ans après, on n’a pas oublié. »

C’est sans doute la raison pour laquelle Éric Dick avoue n’avoir eu aucune peine à trouver des interlocuteurs pour en parler : « Ce thème intéresse beaucoup de gens de l’ex-Vendée Militaire. J’ai retenu les interventions pertinentes de 22 d’entre eux, historiens, écrivains, responsables d’associations. »

Il a suivi ceux-ci sur différents lieux parfois funestement célèbres, du logis de Fonteclose à la Gamache d’où Charette est parti, jusqu’à la place Viarme à Nantes où il a été fusilléà 33 ans. La Vendée n’a pas oublié : des spectacles, des sites conservés, des statues, des vitraux, des tableaux, des sculptures évoquent encore un peu partout cet homme lors de ces événements tragiques.

Dimanche 18 octobre, à 18h00, le film sera projeté au cinéma de Legé.


Source : Ouest-France, édition de Nantes, lundi 12 octobre 2015
  


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