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21 novembre 1793 – Le Massacre d'Avranches

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Il y a tout juste 220 ans, le jeudi 21 novembre 1793, eut lieu à Avranches un de ces nombreux carnages dont les républicains ensanglantèrent les routes de la Virée de Galerne.

Granville Cassini
Granville et ses environs, sur la carte de Cassini

Dans leur marche sur Granville, qui doit leur assurer un accès aux renforts de l’Angleterre, les Vendéens s’emparent d’Avranches, presque sans combat. Ils y déposent leurs blessés et leurs malades sous la garde de Royrand et Fleuriot. Incapables de s’emparer du port normand, malgré plusieurs assauts les 14 et 15 décembre 1793, ils rebroussent finalement chemin en direction d’Avranches. La ville ne sera qu’une brève étape, puisqu’ils repartent sans attendre vers Pontorson.

Talonnant les Vendéens, l’armée des Côtes de Cherbourg réinvestit aussitôt les lieux. Elle est commandée par le général Sépher et transporte dans ses bagages le représentant Laplanche, un ancien moine bénédictin devenu député de la Nièvre. Les administrateurs d’Avranches, qui se sont réinstallés dans l’ombre de cette armée, craignent cependant que leur ville ne soit châtiée. La Convention a en effet décrété, le 1er novembre, que « toute ville de la République qui recevra dans son sein les brigands ou qui ne les aura pas repoussés avec tous les moyens dont elle est capable, sera punie comme une ville rebelle ; et en conséquence, elle sera rasée… » Le représentant Laplanche leur donne raison lorsqu’il écrit au Comité de Salut public : « Encore quelques jours, citoyens collègues, et j’espère vous annoncer l’anéantissement de la nouvelle Vendée de la Manche et brûler, s’il est nécessaire, l’infâme Avranches. » (1) Les édiles s’en défendent, clament le manque d’armes et de munitions qui aurait rendu vaine toute défense de leur cité.

Decret du 11 brumaire an II

Ils font cependant la preuve de leur civisme en donnant l’ordre d’enlever de l’hôpital tous les malades et les blessés vendéens qui s’y trouvent, et de les fusiller. « Le jeudi 21 novembre, 55 à 60 de ces malheureux furent arrachés de leurs lits, transportés dans le champ de Lansoudière, vis-à-vis de l’établissement, et passés par les armes […] Non content de cette exécution, le représentant Laplanche, arrivéà Avranches le 21 novembre, ayant appris qu'il y avait dans la ville et dans les environs de nombreux traînards, ordonna de les rechercher, les saisir et les fusiller. Trois bataillons, réunis sur le plateau de Changeons, passèrent par les armes 800 de ces malheureux, infirmes, malades ou blessés. Ils avaient reçu l'ordre de tirer jusqu'à ce que pas un ne restât debout. » (2) Et tandis que les Bleus poursuivent leur chasse à l’homme à travers le pays, Avranches continue de plaider la cause de son bon républicanisme… et obtient gain de cause pour prix de ce massacre.

Notes
(1) Félix Jourdan, La chouannerie dans l'Avranchin, 1re partie, 1907, p. 82.
(2) Ibidem, p. 78.


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