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Pèlerinage en souvenir de Stofflet

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La Troupe des Cœurs de Chouans a tenu à rendre hommage à son tour au héros de la Vendée, dont nous avons commémoré la fin glorieuse en cette fin février 2016 : Jean-Nicolas Stofflet ! Pour marcher sur ses traces, elle a été accueillie samedi dernier par les Amis du Pont-Paillat, qui l’ont guidée à travers les rues de Maulévrier et en forêt de Vezins.

Journee StoffletPhoto souvenir devant l'obélisque de Stofflet à Maulévrier (photo Guy Jacob)
  

La bise hivernale, aussi piquante fût-elle ce samedi 27 février, n’a pas suffi à entamer l’ardeur de nos visiteurs déjà enthousiasmés par cette visite de Maulévrier. Nous nous sommes ainsi retrouvés à l’entrée de la ville, près de la mairie, avant d’attaquer notre marche en direction du Château Colbert, à seulement quelques pas de là. Autant dire que notre petit cortège de personnages surgis des couloirs du temps n’est pas passé inaperçu. On serait même surpris de la sympathie que ces « Vendéens de 93 » en costumes peuvent susciter auprès des passants…

À tout seigneur, tout honneur ! Nous avons donc marqué notre premier arrêt devant l’obélisque érigéà la mémoire de Stoffletà l’entrée du Château Colbert. Un bouquet de lys blanc en fleurissait le piédestal. Nous avons évoqué ici l’histoire du monument et le sort de la dépouille de Stofflet après son exécution il y a 220 ans, le 25 février 1796. Quelques photos sous le nom du grand homme ont immortalisé l’instant.

Nous avons poursuivi vers la cour d’honneur du château, à l’entrée de laquelle le Souvenir Vendéen a élevéune stèle à la mémoire du chevalier de Colbert, aide de camp de Stofflet, qui fut aussi l’un des chefs de l’insurrection royaliste du 13 vendémiaire an IV (5 octobre 1795) écrasée à coups de canon par Bonaparte. De l’esplanade, nous avons aperçu au loin le logis de la Croix, demeure du docteur Baguenier Desormeaux dont nous reparlerons plus avant.

Quittant l’enceinte du château, nous avons traversé la place pour nous rassembler autour de la fontaine de Stofflet qui raconte en quelques tableaux de bronze la vie de notre héros : son entrée en guerre le 13 mars 1793 ; le passage des Colonnes infernales à Maulévrier et en forêt de Vezins au début de l’année 1794 ; la contre-attaque de Stofflet qui écrasa les massacreurs au combat des Oulleries ; et son exécution à Angers il y a 220 ans.

Dans la rue du Commerce, nous ne pouvions manquer le logis de la Croix-Verte, ancienne auberge du XVIIIe siècle, épargnée de l’incendie de 1794, où Stofflet établit son quartier général. À un jet de pierre, nouvel arrêt devant l’église, dont il ne reste de partie contemporaine des Guerres de Vendée que la tour-clocher du XIIIe siècle. J’ai pu parler ici de la fameuse cloche de Rablay, que les gars de Stofflet hissèrent là-haut.
  

Les Coeurs de ChouansDevant le logis de la Croix-Verte, quartier général de Stofflet (photo Guy Jacob)
   

Nous avons filé par la rue Jeanne d’Arc vers le cimetière de Maulévrier, en observant au passage le logis de la Brunière, témoin de l’incendie allumé par la colonne infernale de Caffin à la fin janvier 1794 et de l’exécution de sept personnes fusillées à cet endroit par les soldats républicains.

Le cimetière abrite les tombes de plusieurs membres de la famille Baguenier Desormeaux, en particulier celle du plus célèbre d’entre eux, Louis-Étienne, chirurgien-major de l’armée de Stofflet en 1794, signalé dès l’entrée du lieu par une belle plaque du Souvenir Vendéen. Ce personnage historique, dont j’ai brossé le portrait, faisait le lien avec la suite du programme en forêt de Vezins, où avait été aménagé l’hôpital de Stofflet.

Quittant le cimetière, nous nous sommes engagés dans la rue des Juifs, où l’on peut remrquer deux maisonnettes fort discrètes. La première a vu naître Louis Luçon, fils de tisserand et prêtre des Mauges promu en 1906 archevêque de Reims, qui fut témoin du martyre de cette ville et de sa cathédrale lors de la Première Guerre mondiale. La seconde fut la dernière demeure de Pierre Bibard, notre bien-aimé capitaine de paroisse de La Tessoualle, dont on a tant parlé l’an passé. Nous avons reçu ici le renfort d’un autre jeune capitaine venu des Épesses, Arnaud, qui ne pouvait manquer ce rendez-vous avec les Cœurs de Chouans.

Notre circuit nous a menés ensuite, par la place de l’Aire du Four, vers le logis Bodi, bâti au milieu du XVIIIe siècle, incendié par les Bleus comme la quasi-totalité de la ville en janvier 1794. Il fut la propriété, après la Révolution, de Louise de La Rochejaquelein, sœur de Monsieur Henri. Plus loin, on ne peut voir du logis de l’Ougerie (ou logis Cossin de Belletouche) que son grand porche d’entrée. Le reste a succombé aux malheurs de 1794.

De là nous avons rejoint la place du Marché, où les insurgés du 13 mars 1793 ont dû s’assembler avant de partir en guerre sous le commandement de Stofflet. On aperçoit, à l’angle de bâtiments, les vestiges d’une vieille tour de l’ancien logis du Palais.

Comme nous étions hors de portée des injures du vent d’hiver, encore moins de la fatigue, nous avons conduit nos pas vers la chapelle Notre-Dame-de-Toutes-Aides, dont la silhouette gracile se détache au bout de la rue Joseph Foyer. En chemin, nous avons découvert le logis de la Croix, cette belle demeure de la fin du XVIIe siècle, victime elle aussi de l’incendie de 1794, et acquise au tout début du XIXe siècle par Louis-Étienne Baguenier Desormeaux, notre chirurgien-major de l’armée de Stofflet.
  

Les Martyrs de MaulevrierLe martyrologe de Maulévrier (photo Guy Jacob)
  

La chapelle Notre-Dame-de-Toutes-Aides fut reconstruite vers 1875 sur une fondation plus ancienne. Elle conserve cependant quelques souvenirs qui nous intéressent, comme le martyrologe de Maulévrier, au milieu duquel figure le nom prestigieux de Jean-Nicolas Stofflet (là on sent encore l’objectivité de celui qui écrit ces lignes…). Après un échange avec Richard sur les difficultés de la transmission de ces listes de victimes par les archives, notamment à travers l’exemple des Deux-Sèvres, nous avons rejoint notre point de départ, accrochant en passant quelques photos au souvenir de Maulévrais, qui nous ont croisés devant le Château Colbert.


Je vous invite à découvrir la suite de cette équipée au pays de Stofflet
en érudite compagnie de Richard Lueil sur son blog : Chemins Secrets
et à parcourir l'excellent site de la Troupe des Cœurs de Chouans.
  


  

Pour plus d'informations sur les lieux visités, je vous renvoie à ma Randonnée sur les pas de Stofflet à Maulévrier
   


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