L’Association de Recherche en Histoire sur la Vallée de l’Yon (A.R.H.V.Y.) proposait hier une promenade historique haute en couleurs, sur les derniers pas de Charette à la fin de l’année 1795, quand le vent a méchamment tourné en défaveur du « Roi de la Vendée ». Nous y avons retrouvé les Cœurs de Chouans venus animer une scène d’embuscade aux abords des ruines du moulin de Borget.
L'arrivée des cavaliers devant le logis de l'Aubonnière
Jeudi 24 septembre 1795. À la tête de ses troupes, 8 000 à 9 000 fantassins et 900 cavaliers, Charette s’arrête à hauteur de l’Aubonnière. « Il prépare le terrain pour accueillir le débarquement du comte d’Artois », raconte Christophe Hermouet (1), président de l’Association de Recherche en Histoire sur la Vallée de l’Yon. Cent vingt-trois bateaux anglais sont attendus sur les rives vendéennes. « Charette, qui vient pourtant de signer le traité de la Jaunaie, ne se sent plus tenu par ces accords depuis qu’il a compris que Louis XVII est mort », ajoute ce féru d’histoire.
La Jaunaie entérinait la paix ; Charette est de nouveau en guerre, pour ce qui va être son chant du cygne. Car le général Hoche a trouvé l’arme secrète. « Il va mener une contre-guérilla », poursuit Christophe Hermouet. Et ça marche. Lentement mais sûrement, l’étau se resserre sur Charette, « qui sent que le vent tourne ».
Dans la nuit du 24 au 25 septembre, alors que les hommes de Charette campent un peu partout autour de l’Aubonnière, « dans les landes de Champ-Saint-Père, à La Boissière et à Chaillé-sous-les-Ormeaux », un incendie accidentel se déclare dans ce qui s’appelle aujourd’hui « la gîte brûlée ». « Les Bleus ont compris oùétait l’armée de Charette, qu’elle était concentrée en un même endroit, et qu’elle allait se diriger vers la mer », explique Christophe Hermouet.
Hoche met au point un véritable guet-apens : le lendemain, les troupes de Charette tombent dans la nasse, àSaint-Cyr-en-Tamondais, au Givre et à La Bretonnière-La Claye. Charette ne se relèvera jamais complètement de cette défaite. « Elle signe un peu le début de la fin pour lui, raconte Christophe Hermouet. Avant, il tenait le territoire vendéen, maintenant, il se sent traqué, il est obligé de se cacher en permanence. » Arrêté le 23 mars 1796, à la Chabotterie, il est fusillé le 29 mars, place Viarmes, à Nantes.
Entre les Bleus et les Blancs, le rapport de force vient de changer. L’histoire bascule. Christophe Hermouet nous l’a racontée avec brio ce dimanche, en endossant l’uniforme de Grouchy, ce futur maréchal de Napoléon, qui fit un rapport circonstancié sur la défaite de Saint-Cyr-en-Talmondais, à partir des éléments transmis par le général Henri-Pierre Delaage, qui défendait Saint-Cyr contre les troupes de Charette.
(1) Entretien publié dans Ouest-France, le 8 octobre 2016.
Pour celles et ceux qui auraient manqué cette promenade historique, en voici un petit album photo :
Les Cœurs de Chouans devant le logis de l'Aubonnière
Détails de la façade du logis…
Le général Grouchy (Christophe Hermouet) fait son entrée.
Les chevaux ont fait leur effet auprès du public, surtout des plus jeunes.
En descendant le coteau jusqu'à la rivière…
… une embuscade se prépare près du moulin de Borget
Les Vendéens passent à l'attaque.
Une passe d'armes énergique, suivie d'un cessez-le-feu
Grouchy parlemente avec M. de La Ménardière.
Un point d'histoire sur le moulin de Borget
Les Cœurs de Chouans ont été chaleureusement remerciés.
Arnaud et Guy sont venus en renfort de la troupe.
Grouchy reprend son récit de l'année 1795.
Évocation historique du combat de Saint-Cyr-en-Talmondais.
À la fin du parcours, retour des cavaliers au logis où nous étaient offerts des boissons et de succulents macarons
Et pour finir, une galerie de portraits des Cœurs de Chouans et de leurs amis :
Lien vers le site de l'A.R.H.V.Y.
Lien vers le site de la Troupe des Cœurs de Chouans