Les Amis du Pont-Paillat ont mené hier une excursion sur les bords de Loire sur des lieux d’exécutions massives de prisonniers vendéens pendant la Terreur, à Avrillé et aux Ponts-de-Cé. Ils ont également fait étape à la Roche de Mûrs, théâtre d’une cuisante déroute républicaine.
En allant au supplice, Mlle de La Sorinière donne sa pelisse à une pauvre femme
(vitrail de la chapelle du Champ des Martyrs d'Avrillé)
Organisée de longue date par Antoine et Pierre, deux Amis du Pont-Paillat résidant sur place, cette journée a commencé par la découverte du Champ des Martyrs d’Avrillé. L’enclos, à l’époque isolé en pleine campagne, fut choisi pour cette raison comme lieu d’exécution des Vendéens qui encombraient les nombreuses prisons d’Angers. Plus de 2 000 d’entre eux, dont la moitié de femmes, y trouvèrent la mort au cours des neuf fusillades qui se succédèrent du 12 janvier au 16 avril 1794. On découvrit en 1867 douze fosses dans lesquelles les corps des malheureux avaient été jetés. Une chapelle fut alors construite en mémoire de ces victimes de la Révolution. L’endroit conserve plusieurs souvenirs historiques : les emplacements des fosses et le calvaire au fond de l’enclos, la plaque commémorative face à l’entrée et celle posée en 1984 à l’occasion de la béatification des Martyrs, et bien sûr la chapelle qui garde sur ses murs les noms qui nous sont parvenus. Il faut venir y admirer l’ensemble verrier représentant des scènes de la Terreur à Angers.
Exposé de Pierre dans l'enclos du Champ des Martyrs d'Avrillé
Les fusillades de 1794 dans un vitrail du chœur de la chapelle
Après cette visite marquée par un émouvant Salve Regina, les Amis du Pont-Paillat ont traversé la Loire en direction de la Roche de Mûrs pour leur pique-nique. Ce site naturel exceptionnel domine la vallée de Loire, ouvrant vers le nord un immense panorama sur Angers. Les républicains y avaient placé un avant-poste pour défendre la ville du côté de la Vendée insurgée, qui s’étendait sur la rive gauche. Lorsque les troupes de Bonchamps, commandées par d’Autichamp, passèrent à l’offensive sur Les Ponts-de-Cé le 26 juillet 1793, le cantonnement de la Roche de Mûrs ne fit pas long feu. Ivrognes et indisciplinés, de l’avis même de leurs chefs, les soldats parisiens qui l’occupaient furent saisis de panique et se jetèrent du haut de la falaise pour échapper aux Vendéens. Un siècle plus tard, les républicains angevins firent de cette piteuse débandade un acte « héroïque » en élevant sur un mensonge historique le monument pompeux qu’on voit aujourd’hui au sommet de la Roche de Mûrs.
Le monument de la Roche de Mûrs
Reconquête vendéenne de la Roche de Mûrs
Panorama sur les clochers d'Angers depuis la Roche de Mûrs : l'église Saint-Laud (à gauche), la cathédrale Saint-Maurice et la tour de l'abbaye Saint-Aubin
La journée s’est achevée aux Pont-de-Cé, d’abord par la visite de l’église Saint-Aubin, transformée en prison sous la Terreur. De là, les captifs vendéens étaient conduits à l’ouest de la ville, dans un vaste champ au bord de la Loire. Plus de 2 700 furent exécutés dans ce lieu connu sous le nom de « Prée des Martyrs ». Une croix portant une plaque du Souvenir Vendéen, posée en 1984, leur rend hommage.
L'église Saint-Aubin des Ponts-de-Cé, prison de Vendéens sous la Terreur,
et la verrière rescapée de l'incendie de 1973
Sur le chemin de l'église Saint-Aubin à la Prée des Martyrs
Au bord de la Prée des Martyrs – aujourd'hui un champ de maïs –
la croix du Souvenir Vendéen
La plaque du Souvenir Vendéen sur la Croix des Martyrs
Les Amis du Pont-Paillat ont enfin été accueillis par M. Philippe de Cathelineau, authentique descendant du Saint de l’Anjou. Leur hôte leur a offert une belle allocution sur son ancêtre à partir des mots que ce dernier échangea avec son épouse : « Et nous ? Qu’allons-nous devenir ? – Aie confiance ! Dieu pour qui je vais combattre prendra soin de vous. »Il leur a présenté d’autre part son livre à paraître prochainement, Requiem pour la Vendée, qui retrace l’histoire du soulèvement de 1793 à partir des vitraux vendéens. Cette rencontre s’est conclue par un échange chaleureux autour d’un verre de Layon.
M. Philippe de Cathelineau présente son livre, Requiem pour la Vendée
Les combattants de la Mémoire vendéenne, Richard (Chemins Secrets)
et Nadine (La Maraîchine normande)
Le verre de l'amitié pour clore la journée
Un grand merci aux organisateurs, Antoine et Pierre, à Philippe de Cathelineau pour son accueil et à tous les participants ! De très nombreuses photos circulent sur les pages Facebook des Amis du Pont-Paillat.