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Avec Jacques Villemain, la répression en Vendée vue du droit

L’association du Souvenir Vendéen a convié Jacques Villemain à donner une conférence portant sur la qualification juridique des opérations menées contre le soulèvement vendéen de 1793. Cette réunion publique se tiendra à Vertou, près de Nantes, le vendredi 10 février 2023.

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Jacques Villemain
Jacques Villemain au salon du livre de La Flocellière, le 19 septembre 2020
   

En temps normal, l’actualité relative aux Guerres de Vendée ne déborde guère le microcosme de ceux qui s’y intéressent au quotidien, entre réunions d’érudits locaux et publications régionalistes. Il arrive cependant que le couvercle de la cocotte-minute se soulève quand survient un événement plus marquant que les autres, comme ce fut le cas lors de l’exhumation de charniers des massacres du Mans en 2009. En pareil cas, on observe immanquablement la résurgence de la controverse autour du génocide vendéen, clamé haut et fort par ses partisans, tandis que ses contempteurs s’évertuent à le remettre sous le boisseau. Le recul des années m’a montré que jamais la ligne de front ne bouge dans cet affrontement où chaque parti campe fermement sur des positions sourdes à toute discussion.

La sortie du film Vaincre ou mourir a fait sauter le couvercle de la cocotte une fois encore, et plus violemment qu’à l’accoutumée comme en témoigne le flot de critiques acerbes lancé par la plupart des médias contre cette évocation de la vie du général Charette au temps des Guerres de Vendée. On s’est bousculé, entre journalistes, historiens et autres chroniqueurs, pour porter le fer contre la thèse du génocide vendéen qui serait inhérente au film. Les quotidiens ou plateaux de télévision qui les ont reçus n’ont toutefois songéà aucun moment à leur apporter la contradiction, fût-elle feinte (1). 

Il est un auteur qui pourtant aurait pu exposer un point de vue instructif au regard de sa spécialité. Jacques Villemain n’est pas un historien, mais un juriste, profession tout indiquée en la matière, puisque la question du génocide relève avant tout du droit. Haut fonctionnaire en poste à La Haye auprès des tribunaux pénaux internationaux et de la Cour pénale internationale, il a eu recours à son expertise dans les génocides de l’ex-Yougoslavie et du Rwanda pour aborder et qualifier en termes juridiques ce qui s’est passé en Vendée sous la Terreur. Ses travaux ont fait l’objet de deux publications : Vendée, 1793-1794. Crime de guerre ? Crime contre l’humanité ? Génocide ? Une étude juridique. Cerf, 2017, 304 pages ; et Génocide en Vendée, 1793-1794, Cerf, 2020, 680 pages.  

Jacques Villemain, qui ne manque ni d’érudition en la matière, ni de talent oratoire, a donc été invité par l’association du Souvenir Vendéenà s’exprimer sur ce thème dans une conférence qui aura lieu le vendredi 10 février 2023, à 20h00, à Vertou (Loire-Atlantique), Salle du Muguet, Beautour. L’entrée est gratuite. Contact : 06.12.96.76.12 – charles.coyac@orange.fr
   


Note :

  1. J’ai quand même noté que certains commentateurs de l’autre camp, favorables à la thèse du génocide vendéen, fondent encore leurs propos sur des arguments remis en cause depuis bien longtemps par l’historiographie vendéenne. Outre la citation supposée apocryphe de Westermann, désormais entrée dans la légende, j’ai pu entendre sur une chaîne d’information que les 564 victimes des Lucs-sur-Boulogne auraient toutes été tuées le même jour dans l’église du Petit-Luc. Même étalé sur plusieurs jours et sur l’étendue des deux paroisses, ce massacre est assez édifiant sans qu’il soit besoin de le rendre plus spectaculaire (à ce sujet je vous conseille l’article de Tanneguy Lehideux, Les Lucs-sur-Boulogne, combien de combats en février-mars 1794 ? Revue du Souvenir Vendéen n°297, décembre 2021, pp. 26-63). 

 


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