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17 mars 1795, Saint-Florent-le-Vieil est en ruine

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Deux lettres des représentants du peuple Jarry et Lofficial donnent un aperçu de la reprise de Saint-Florent-le-Vieil – Mont-Glone selon son appellation révolutionnaire – par les républicains sur les troupes de Stofflet le 16 mars 1795. La cité ligérienne est si dévastée qu’il n’y reste qu’une seule maison habitable. 

Saint Florent le VieilSaint-Florent-le-Vieil au temps des Guerres de Vendée 
   

La signature de la paix de la Jaunaye par Charette et ses officiers le 17 février 1795 a permis aux républicains de concentrer leurs forces contre Stofflet. Le chef angevin cède peu à peu du terrain et doit même abandonner Saint-Florent-le-Vieil le 16 mars 1795. 

Deux lettres des représentants en mission présents sur place nous brossent un triste tableau d’une ville totalement ruinée par la guerre. Elles émanent François Joseph Jarry (1739-1805), un député nantais plutôt modéré et rescapé de la Terreur, et de Louis Prosper Lofficial (1751-1815), député des Deux-Sèvres originaire des Mauges, également modéré. 

Le 27 ventôse an III (17 mars 1795), les deux élus écrivent au Comité de Salut public que « Mont-Glone est au pouvoir de la république, il n’a pas coûté une seule goutte de sang. Les troupes républicaines y sont entrées le 26 à cinq heures du matin. Trois ou quatre coups de fusil semblent avoir été le signal de la retraite des rebelles… »

Une seule maison habitée, livrée au pillage

«… On n’y aperçoit que des ruines si complètes qu’il n’y a pas une maison capable de loger une famille. Une seule contenait deux ou trois femmes qui, confiantes dans la générosité républicaine, y étaient restées dans l’espoir de la protection des lois dont on leur avait annoncé le règne et la justice : elles ont été pillées… »

Une seconde lettre datée du même jour et signée par Lofficial confirme qu’ « il ne restait à Montglone qu’une seule maison qui servait d’asile à trois femmes ci-devant réfugiées et à leur famille. Quelques scélérats indignes de porter l’uniforme national ont tout pillé en entrant et n’ont laissé aux infortunés que les vêtements dont ils étaient couverts. Ils se sont également emparés d’un magasin de vin et presque toute la troupe était ivre, même les officiers. Plusieurs soldats étaient couchés dans des fossés de sorte que, si les troupes de Stofflet fussent arrivées, elles auraient eu une victoire complète sur les nôtres. » 

Pour marquer cette conquête facile, les vainqueurs organisèrent une « fête républicaine » avec un drapeau tricolore hissé sur l’église et la plantation d’un arbre de la liberté sur l’esplanade. 

Ces deux lettres sont consultables sur le site des Archives de la Vendée sous la cote (SHD B 5/11-30
   


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