En prélude à la commémoration du massacre des Lucs-sur-Boulogne par le Souvenir Vendéen, le 25 février dernier, Alain Gérard a tenu une conférence au Logis de la Chabotterie sur le thème : « Retour aux Lucs, massacre et déni, mémoire et histoire ». La vidéo vient d’être mise en ligne.
Alain Gérard lors de sa conférence à la Chabotterie le 25 février 2018
L’historien vendéen y retrace avec précision, quant à la marche des colonnes républicaines placées sous les ordres de Cordelier, le déroulement du Grand Massacre des vendredi 28 février et samedi 1er mars 1794. Il se penche sur le déni qui a fait quasiment disparaître des mémoires le souvenir de ces événements effroyables ; puis la découverte, d’abord des vestiges de l’église du Petit-Luc à partir de 1863, celle du martyrologe du curé Barbedette, mais aussi le procès de Martincourt, adjoint de Cordelier, exhumé des archives de la Loire-Inférieure, qui ont sorti ce drame de l’oubli à la fin du XIXe siècle. Rien n’était acquis pour autant, car il a fallu faire face aux attaques de ceux qui contestaient la réalité ou l'ampleur de ce crime, jusqu’à ce que Pierre Marambaud batte en brèche leurs thèses révisionnistes dans son livre paru en 1993.
Les Vendéens ont surmonté ces épreuves, ces massacres et cette atteinte à leur mémoire, dans une résilience qui leur a permis de se reconstruire sans jamais succomber à la tentation victimaire. Ils nous rappellent qu’il faut continuer à se battre contre le déni pour faire connaître et reconnaître les crimes commis sous la Terreur.
À ce propos, Alain Gérard livre son appréciation du terme « génocide » au cours des échanges avec l’auditoire dans la dernière demi-heure de la vidéo. Le sujet était imparable en la circonstance. Le conférencier s’inquiète de cette confrontation sur ce seul mot qui fige les partis sur des positions irréconciliables et qui tend à occulter l’étude historique de « cette extermination délibérée et gratuite de la population civile ». Il estime au contraire qu’ « il serait plus judicieux de dire que les Vendéens ont apporté des choses extraordinaires comme la libération des prisonniers ou le Pardon de Bonchamps », ajoutant qu’en parlant de cette geste que tous les Français devraient connaître, le reste suivrait. L’important serait de faire sauter le verrou avec la clef de l’histoire, plutôt qu’en tapant dessus, en vain.
La vidéo de la conférence d'Alain Gérard est consultable ici :