Avis aux amateurs d’armes anciennes, chouannes de surcroît ! Un antiquaire de Vannes met en vente une paire de pistolets à silex ayant appartenu à Aimé Joyaut de Couesnongle, fidèle aide de camp de Cadoudal, qu’il accompagna jusque dans la mort en 1804.
Cette paire de pistolets à silex en bois finement ciselé de motifs floraux, garnitures en acier ciseléégalement de fleurs et feuillage, porte la signature de l'armurier Goyar à Rennes. Elle a appartenu à Aimé Joyaut de Couesnongle, aide de camp de Georges Cadoudal, exécuté avec lui à Paris en 1804 à la suite du complot contre Napoléon, et provient de la famille. Ces pistolets sont en bon état et peuvent même encore fonctionner (au cas où…).
Remarques sur l’état des pistolets : une baguette de chargement est postérieure, quelques traces de restaurations sur le bois, petite restauration sous la crosse sur une plaque d'acier (petite soudure), quelques légères fentes et usures du temps.
Ces pistolets sont mis en vente au prix de 3.800 €
par : Luc de Laval Antiquités à Vannes, 4 rue Madame Lagarde, Vannes
Téléphone : 02.97.01.27.77 – 06.09.70.26.39
Quelques photos des pistolets (d'autres sont visibles ici) :
Un Chouan fidèle à Cadoudal jusqu'à la mort
Aimé-Alexis-Augustin Joyaut, dit Villeneuve ou d'Assas, probablement à cause de son intrépide dévouement à la cause royale, est né le 12 décembre 1777 (1) au château de Rieux, dans la paroisse de Glénac (Morbihan). Il était le fils de M. Pierre Joyaut de Couesnongle, fermier-général du comté de Rieux et de dame Marie-Marthe-Agathe Barbier.
Son extrême jeunesse l'empêcha de prendre part aux premiers troubles, mais il paraît que, s'il ne servit pas son parti à main armée, il ne resta pourtant pas inactif, car il fut arrêté en l'an VII à Rennes et conduit au Temple d'où il fut lâché en considération de son âge. Lors de l'insurrection de l'an VIII, il recruta pour Georges Cadoudal, dont il devint l'aide de camp, et auquel il avait voué une telle affection que les instances de ses parents ne purent l'en détacher.
Se trouvant à Paris lors de l'affaire de la rue Saint-Nicaise (24 décembre 1800), attentat mené contre Napoléon, il eut avec les auteurs de la conspiration des rapports qui motivèrent son accusation. Parvenu à se soustraire au décret de prise de corps lancé contre lui, le 23 du même mois, il se cacha longtemps, réussit à embarquer pour Jersey, et rejoignit en Angleterre son général, avec lequel il fit partie du premier débarquement, qui eut lieu à la falaise de Biville, le 21 août 1803.
Après avoir plusieurs fois changé de logement, il occupait celui que Mlle Hizay avait préparéà Georges rue de la Montagne Sainte-Geneviève, lorsque ce dernier fut arrêté le 9 mars 1804. Joyaut qui se trouvait en ce moment avec lui parvint à se réfugier chez le parfumeur Caron ; mais, craignant de la compromettre, il retourna dans le logement qu'il avait occupé chez Dubuisson, rue Jean-Robert. C'est là que le 24 mars il fut saisi dans une cache pratiquée derrière une cloison, et masqué par une fontaine. Condamnéà mort le 10 juin 1804, il fut exécuté le 25. Il fit entendre à plusieurs reprises sur l'échafaud le cri de « Vive le Roi ! » et mourut comme son intrépide chef sans laisser paraître la moindre émotion. (2)
Merci à Jean-Christophe !
Notes :
- Ses biographes se trompent souvent sur cette date. L’acte de naissance (ci-dessous) indique pourtant : « L’an de grace mil sept cent soixante-dix-huit le dix neuvième octobre, anonyme Joyaut fils légitime de Noble homme Augustin-Pierre de Couesnongle fermier général du comte de Rieux et de Dame Marie Marthe Agathe Barbier, né au château de Rieux en cette paroisse de Glenac le douze décembre dernier (donc 1777), baptisé le même jour (19 octobre 1778) par moi soussigné recteur de ladite paroisse de Glenac, a été nommé Aimé Alexis Augustin… » (A.D. 56, état civil de Glénac, BMS 1716-1792, vue 537/649).
- D’après Prosper-Jean Levot, Biographie Bretonne, 1852, t. Ier, p. 974.