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Marie Martin, épouse, sœur et demi-sœur de combattants vendéens

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En explorant l’environnement familial de mon aïeule Marie Martin (1768-1848), j’ai découvert que son époux, Louis Delahaye (1767-1825), n’était pas le seul de ses proches à avoir pris les armes en 1793.

Genealogie Marie MartinGénéalogie simplifiée de Marie Martin
(les combattants vendéens sont entourés en rouge)
  

Marie Martin est née le 3 décembre 1768 à Saint-Martin de Beaupréau, de l’union de Charles Martin (originaire du Fuilet) et de Jeanne Chevallier. Elle avait deux frères : Charles, né le 14 août 1771 à la Polissière, en Saint-Martin de Beaupréau, et René, né le 7 février 1775 au même endroit.

Charles Martin, le frère

On sait que le premier s’engagea dans le soulèvement de mars 1793 grâce au dossier de pension qu’il déposa en 1825. Lhuillier, Soyer et Supiot, chef et officiers de la division de Beaupréau, y certifient que « Charles Martin, âgé de cinquante-quatre ans, métayer à la Polissière… a pris avec nous les armes dès l’origine des Guerres de la Vendée ; qu’il a toujours été constamment dévouéà son Roi ; enfin qu’il s’est toujours comporté avec honneur et distinction ».

Un autre document précise que Charles s’est réuni « aux compagnies royales de St Martin sous le général d’Elbée », qu’il prit les armes et se battit à Saint-Florent-le-Vieil, certainement le 12 mars 1793 car il est noté qu’il s’agissait du « commencement des hostilités de ce pays ». On le trouve ensuite à La Chapelle-du-Genêt (22 avril), au Bois-Grolleau (19 avril), à Coron (11 avril), à Fontenay (16 et/ou 25 mai), « enfin généralement à toutes les affaires de l’Anjou et Poitou, notamment à Martigné-Briant (15 juillet) où il reçut deux coups de feu ».

Charles Martin se maria avec Marie Vételé le 3 février 1796 à Beaupréau.

Ses états de service font un grand bon jusqu’en 1815 : pendant les Cent Jours, Charles « reprit les armes avec les compagnies royales de la dite commune de Beaupréau, dans la division de Monsieur Lhuillier, et se battit à Roche-Servière ». On apprend en outre qu’une « partie de sa famille, notamment un de ses frères (sûrement René), ont été victimes de leur dévouement à la même Cause ».

Louis Delahaye, le mari

Charles Martin combattit dans l’armée de d’Elbée aux côtés d’un certain Louis Delahaye (l’arrière-grand-père de mon arrière-grand-père), qui habitait le hameau des Grandes Places situé non loin de la Polissière. Cette proximité et la fraternité d’armes qui les liait furent peut-être à l’origine du mariage qui unit à Beaupréau, le 12 juin 1795, Louis avec Marie, la sœur de Charles.

Âgé de 25 ans lors du soulèvement vendéen, Louis « fut l’un des premiers à prendre les armes », lit-on sur une lettre signée des chefs de la division de Beaupréau. Il dut être de ceux qui vinrent chercher M. d’Elbée à la Loge – ils étaient de la même paroisse, Saint-Martin de Beaupréau. « Il s’est battu à Saint-Florent, Cholet, Chemillé, Beaupréau, Luçon, Martigné, Chantonnay… Il a passé la Loire avec l’armée vendéenne le 18 octobre 1793. » C’est alors qu’il fut gravement blesséà la main gauche, au combat de Laval.

Louis parvint à repasser la Loire, rejoignit La Rochejaquelein et Stofflet, prit part à la bataille de Gesté contre les Colonnes infernales de Cordelier et de Crouzat. On n’en apprend pas plus sur ses faits d’armes après cette date. Un document ajoute que ses deux jeunes frères furent massacrés par les républicains, avec deux servantes et deux autres personnes à la ferme de l’Onglée (en face de la Polissière, du côté du Fief-Sauvin), après le combat de Beaupréau (14 février 1794). À ce tableau des malheurs figure l’inventaire des pertes qu’il a subies : trois bœufs et un troupeau de vingt moutons saisis par les Bleus, le mobilier et le linge incendiés, etc.

AM Marie MartinL'attestation du mariage de Louis Delahaye et Marie Martin dans les reconstitutions d'actes perdus pendant la guerre civile (A.D. 49)
  

Jacques Petiteau, le demi-frère

À partir de 1795, Marie Martin se trouvait ainsi bien entourée d’un mari et d’un frère, combattants vendéens. Mais ce n’était pas les seuls dans la famille. Jeanne Chevallier, la mère de Marie, avait eu plusieurs enfants d’un premier lit, avec Jacques Petiteau (1728-1764). L’aîné, prénommé Jacques comme son père, était né le 23 avril 1755 à la Polissière, et lui aussi fit une demande de pension en 1825. La formulation ne manque pas d’originalité puisqu’elle énumère pour l’essentiel tout ce que l’intéressé a fourni à l’armée vendéenne : bœufs, charrettes de foin, boisseaux de froment, etc., sans oublier les bons signés Stofflet, « remboursables à la paix ».

S’il n’est pas fait état des batailles auxquelles Jacques Petiteau participa, ses malheurs familiaux sont toutefois évoqués : « Il a perdu par le fer de l’ennemi sa mère, sa première femme, son frère, et un enfant en bas âge ». Jeanne Chevallier n’a pourtant pas été tuée pendant les Guerres de Vendée : elle est décédée le 23 juin 1818 à Beaupréau. Parlait-il en fait de sa belle-mère ? Il doit dire vrai, en revanche, pour sa première femme, Renée Mênard, dont on ne trouve pas la trace du décès, mais on sait que Jacques se remaria avec Renée Robet le 16 août 1796.

Dernier détail : Jacques Petiteau était aussi le parrain de sa demi-sœur. Marie Martin était donc sœur, demi-sœur, filleule et épouse de combattants vendéens. Elle mourut aux Grandes-Places de Beaupréau le 1er février 1848.
  

AB Marie MartinL'acte de baptême de Marie Martin en 1768…

AD Marie Martin… et son acte de décès en 1848 (A.D. 49)
  


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