Mon intérêt pour les rues vendéennes se voit flatté par une décision prise en conseil municipal de Nueil-les-Aubiers (Deux-Sèvres) le 28 octobre 2020 : parmi les nouvelles dénominations de rues, de place et d’espace public, il s’en trouve deux qui se réfèrent à l’épopée de 1793.
Le nom d'Henri de La Rochejaquelein gravé dans l'une des pierres du Mémorial du Bois-des-Chèvres, à Nueil-les-Aubiers
Le 3e point de ces nouvelles dénominations rapportées dans le procès-verbal du conseil municipal (pp. 8-9) indique en effet que « pour le futur quartier du “Coteau des Justices” et pour la future rue la plus au nord, il est proposérue du 13 avril 1793 (Bataille des Aubiers)… » Le 4e point ajoute que pour le même futur quartier « et pour la future rue la plus au sud, il est proposérue La Rochejaquelein… » Ces rues se situent sur le territoire de l’ancienne commune des Aubiers (Nueil-sur-Argent et Les Aubiers ont fusionné en 2001).
La date du 13 avril 1793 marque l’entrée en guerre d’Henri de La Rochejaquelein et sa première victoire. Elle inaugure aussi le soulèvement du nord-ouest des Deux-Sèvres, avec un mois de retard par rapport aux Mauges et au Haut-Bocage vendéen, bien que Châtillon-sur-Sèvre (Mauléon) ait déjàété investi par les insurgés à la mi-mars. On aurait pu préciser « première » bataille des Aubiers, car il y en eut une autre lors de la guerre de 1799, mais ne gâchons pas notre plaisir.
Réjouissons-nous encore puisque pour nommer l’esplanade qui s'étend entre l’impasse René Jamin, la rue de la Manufacture, l’allée Pierre Nivard et l’avenue Saint-Hubert, le conseil municipal n’a pas invoqué Rosa Parks comme le font tant de municipalités en mal d’inspiration, mais la grande Joséphine Baker ! (clin d’œil personnel)
Après délibération, le conseil municipal a donc décidéà l’unanimité de dénommer les rues, place et espace public comme mentionné dans sa proposition. Il ne reste plus qu’à attendre que les plaques soient posées.
Rappelons que plusieurs personnalités de l'histoire locale liées à la Grande Guerre de 93 reposent au cimetière des Aubiers : Louis-Joseph de Calais, l'un des meneurs de l'insurrection de la Saint-Louis en août 1792 ; Benoît-Ambroise Bonnin, l'un des braves de la Grande Armée catholique et royale, au dire de Mme de La Rochejaquelein ; et deux prêtres de la Petite-Église, les abbés Osouf et Fossey.