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Refuge de Grasla : Dernières représentations de « Pierre, capitaine de paroisse »

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Il est encore temps d'aller applaudir le spectacle de l'association du Refuge de Grasla, Pierre, capitaine de paroisse, dont les dernières représentations auront lieu les dimanches 6, 13 et 30 septembre, à 16h et à 18h.

Pierre capitaine de paroisse - Refuge de Grasla  
L'association du Refuge de Grasla a écrit et mis en scène cette création théâtrale, mêlant artistes professionnels et plus de 30 comédiens bénévoles.


Durant l'hiver 1794, de retour des combats contre les armées républicaines, Pierre revient dans le village de réfugiés de la forêt de Grasla.

L'éloquence et l'intensité du texte soutenu par un thème musical sur mesure, la force des personnages, le jeu des comédiens et l'univers mystérieux et inquiétant de la forêt retracent avec justesse et émotion l'histoire de ce lieu et le destin des hommes et des femmes qui y ont vécu et souffert. C'est un hommage discret à ceux qui, par leur bravoure et leur dévouement, se sacrifièrent sur l'autel de leur foi et pour leur liberté de penser.

Informations sur le site du Refuge de Grasla

Pierre capitaine de paroisse - Refuge de Grasla 1

Pierre capitaine de paroisse - Refuge de Grasla 2

Pierre capitaine de paroisse - Refuge de Grasla 3 


Un guide sur les traces des Chouans à Pontivy (56)

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J'ai annoncé le 28 août dernier une visite guidée organisée à Pontivy sur le thème de la Chouannerie. Ouest-France en a publié un compte-rendu détaillé. De la colonne de la Fédération bretonne-angevine à la porte de Carhaix en passant par la place du Martray, la rue de Lourmel et le château des Rohan, les visiteurs ont découvert une page d’histoire locale.

La Chouannerie à PontivyDepuis le château des Rohan, les Révolutionnaires tiraient à coups de fusil
et de canon sur des paysans inexpérimentés et peu équipés
 

Marcher dans les traces des Chouans à Pontivy. C’est ce qu’a entrepris, hier matin, une poignée de visiteurs dans le sillage de Benoît Gouriou, guide à l’Office du Tourisme de Pontivy Communauté. Ils ont ainsi fait un bond de plus de 200 ans en plein cœur des Chouanneries, cette guerre civile longue de 10 ans opposant républicains aux royalistes dans l’Ouest de la France, et notamment dans la région pontivyenne, pendant la Révolution.

Première escale de cette visite, au pied de la colonne de la Fédération bretonne-angevine, dans le square face à l’église Notre-Dame-de-Joie. « En 1790, la fédération se rassemble à Pontivy dans l’église et signe un pacte d’union par lequel elle affirme défendre la constitution de l’État et les décrets de l’Assemblée nationale et renoncer à tous privilèges locaux et particuliers », résume le guide face à ce pacte gravé en lettres d’or sur le monument. Mais alors que l’enthousiasme semble collectif, cela va vite tourner à la lutte armée.

Le feu aux poudres…

« En 1793, les paysans du secteur prennent les armes contre les Rrépublicains ». Pourquoi ? « Pour des raisons économiques puisque les Bretons, ayant renoncéà leurs privilèges, doivent à présent payer deux à trois fois plus d’impôts, mais également pour des raisons religieuses, suite à la constitutionnalisation du clergé. Les prêtres réfractaires étaient assassinés, déportés, ce qui choquait la population. Les raisons étaient aussi politiques, la Révolution étant devenue anti-royaliste », détaille Benoît Gouriou.

« En février 1793, la France a déclaré la guerre aux monarchies d’Europe. L’armée révolutionnaire lance un tirage au sort dans les villages pour recruter 300 000 hommes. Mais les jeunes bourgeois désignés payaient pour se faire remplacer et ce sont les paysans qui étaient appelés », indique le guide sur la place du Martray.

Pontivy encerclée

Troisième étape de la visite, rue de Lourmel. « Le 13 mars 1793, une émeute éclate à Pluméliau lors d’une séance de recrutement », alors que quelques jours avant, elle s’était déroulée sans encombre à Pontivy, une ville acquise à la cause de la Révolution.

Deux jours plus tard, 5 000 à 6 000 paysans des campagnes environnantes encerclent Pontivy. « Le maire de Malguénac avait été envoyé pour rencontrer les autorités révolutionnaires et exiger l’annulation du tirage au sort. En vain… Ils se divisent donc en trois colonnes et à 14 h 45, ils attaquent par la rue de Lourmel » (près de l’ancien cinéma). Face à eux 300 à 500 hommes armés prêts à défendre la République se positionnent aux portes de la ville, s’appuient sur le château des Rohan, quatrième étape de cette visite. « Ils parviennent à faire reculer des paysans inexpérimentés. »

À quelques mètres de là, porte de Carhaix, (près de l’ancien hôpital), la bataille fait rage. « Les paysans reculent puis contre-attaquent avant d’être repoussés par les révolutionnaires. Et alors que la situation semblait bloquée, une colonne en provenance de Loudéac va prendre les Chouans à revers. » Fin de la bataille pontivyenne. Bilan : 21 morts du côté des révolutionnaires et une centaine chez les paysans dont une dizaine a été guillotinée place du Martray. Une place que les visiteurs ne verront probablement plus de la même manière…

Source : Ouest-France, édition de Pontivy, dimanche 30 août 2015
  

Le calvaire de la Saugrenière restauré pour les 220 ans de la capture de Stofflet

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Le devoir de mémoire n’est pas un vain mot pour l’association La Poitevinière dans le rétro. Son action auprès des écoliers de la commune a étéévoquée ici, après une randonnée sur les traces des Guerres de Vendée. Elle vient à présent de restaurer la croix de la Saugrenière qui commémore la capture de Stofflet dans la nuit du 23 au 24 février 1796.

Le calvaire de la SaugreniereInauguré en 1977, le calvaire commémoratif de l’arrestation de Stofflet, général vendéen, avait besoin d’un rafraîchissement. Le projet était dans les cartons depuis quelque temps ; il a pu être mis à exécution cet été. Ce sont plusieurs bénévoles de l’association La Poitevinière dans le rétro qui se sont employés à poncer ce calvaire en fer forgé, recouvert de mousse et de lichen, à passer une couche de peinture antirouille et à débroussailler son pourtour dans un premier temps. Quelques jours plus tard la petite équipe est revenue pour appliquer la couche de peinture de finition, et un peu de « miror » sur la plaque de cuivre apposée sur le rouleau de granit supportant la croix. Le tour était joué, le calvaire de la Saugrenière a retrouvé son éclat initial pour fêter en 2016 le 220e anniversaire de l’arrestation de Stofflet. (Source : Le Courrier de l’Ouest, édition de Cholet, lundi 7 septembre 2015)

Le Souvenir Vendéen prépare à cette occasion une journée à Jallais et La Poitevinière, à la mi-février 1796. La croix de la Saugrenière sera l’une des étapes majeures du programme. Nous aurons l’occasion d’en reparler…
   

La Revue du Souvenir Vendéen n°271 sous presse

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La patience des adhérents du Souvenir Vendéen va être récompensée : la Revue n° 271 sera envoyée à la fin de la semaine. Abondamment illustrée de documents tout en couleur, cette publication inégalée évolue pour une meilleure mise en valeur des articles qui ont fait sa renommée depuis 1933. Plus que quelques jours à attendre… et guère davantage pour le n° 272 qui suivra en octobre. 

Revue du Souvenir Vendeen 271La Revue du Souvenir Vendéen, n°271, 72 pages en couleur
  

Au sommaire, le lecteur retrouvera les aventures de Joseph de La Robrie envoyé en mission en Angleterre pour Charette. Il suivra dans la foulée l’arrivée de l’armée de Mayence dans le Pays de Retz, d'abord à travers le journal d’un Paydret, ensuite par l’étude détaillée, sur le terrain, de son bivouac à Saint-Étienne-de-Corcoué. Puis il découvrira le portrait d’un farouche défenseur de la légitimité, Frédéric La Roche. Mais ce n’est là qu’un début…

Je présenterai dès la sortie officielle de la Revue les diverses rubriques dans un article plus complet, compte tenu du nombre important des manifestations du Souvenir Vendéen exposées dans ce numéro.
  

Un fusil des Guerres de Vendée en vente à Angers

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Le fusil modèle 1777 est cité comme l’arme à feu de référence pour les armées françaises de la fin de l’Ancien régime à l’Empire. Rien d’étonnant de la trouver entre les mains des soldats républicains envoyés en Vendée en 1793… ou dans celle de leurs adversaires qui s’en faisaient un butin à chacune de leurs victoires. 

Fusil 1777Fusil réglementaire modèle 1777

Fusil 1777 Manufacture de TullePlatine de la manufacture royale de Tulle
  

Un modèle de ce fusil sera proposéà la vente le 26 septembre prochain, à Angers. La fiche descriptive indique qu’il fut « probablement utilisé pendant les Guerres de Vendée », ce qui nous en fait une intéressante pièce de collection.

La vente aura lieu chez Maîtres Chauviré et Courant, 1 rue du Maine, à Angers, le samedi 26 septembre 2015, à 14h30 (estimation : 250 à 350 €). Les lots seront exposés à l’étude le vendredi 25 de 14h à 19h et le samedi 26 de 9h à 11h.

Goichon
Soldat vendéen (armée d'Anjou) équipé d'un fusil 1777
et d'un sabre briquet de prise (Goichon)
  

La revue Savoir n°113 vient de paraître

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L’association Vendée Militaire a publié sa revue de septembre 2015, où l’on retrouve la mère Onillon, mise à l’honneur depuis la commémoration au château de Grue, lors de la journée de Valanjou le 18 avril dernier.

Savoir
Cliquez sur l'image pour feuilleter un extrait de la revue Savoir
  

Au sommaire du n°113 de Savoir :
– Éditorial d’Henry Renoul : « Il fait bon vivre en Vendée Militaire »
– « La mère Onillon », histoire et légende (troisième et dernière partie), suivi de « La mère Onillon, légende », par l’abbé Charles Renaudet
– Le carnet de la Vendée Militaire
– Le pardon de Bonchamps, un geste taillé pour l’Histoire
– Le destin tragique des époux Jousbert de La Cour (intéressante étude de Vincent Doré, dont je recommande la lecture)
– 1814-1815 : La Restauration ou le retour du bonheur (troisième partie)

À noter à la une : un étonnant portrait (posthume) de Bonchamps, qui diffère quelque peu du tableau de Girodet exposé au Musée de Cholet. Proposée au catalogue d’une vente aux enchères à Fontainebleau le 7 novembre 2010, cette huile sur toile au format 74,5 x 65,5 cm a été présentée et commentée en couverture du n°253 (décembre 2010) de la Revue du Souvenir Vendéen.
  

Le Refuge de Grasla décroche une étoile au Guide Vert

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La saison s’achève avec éclat au Refuge de Grasla : ce site historique niché au cœur de la forêt, près des Brouzils en Vendée, vient de décrocher une étoile au Guide Vert Michelin. Une récompense à laquelle le spectacle « Pierre, capitaine de paroisse » n’est pas étranger.

Le Refuge de Grasla
Le Refuge de Grasla est déjà sur le site internet de Michelin Voyage :

Guide vert Michelin
  

3 octobre 2015, le Souvenir Vendéen à Amailloux et La Chapelle-Saint-Laurent

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La journée d’automne du Souvenir Vendéen aura lieu le samedi 3 octobre 2015 autour d’Amailloux et de La Chapelle-Saint-Laurent (Deux-Sèvres). Au programme : réinauguration de la Croix de la Belle (1834), entièrement restaurée, commémoration à la Basilique de Pitié, célèbre sanctuaire de la Vendée Militaire, et bien d’autres visites… 

Souvenir Vendeen Amailloux La Chapelle-Saint-Laurent  
Voici le programme de cette journée :

9 h 00 : accueil à la Croix de la Belle, à l’orée du bois d’Amailloux, sur la D 143, à 800 m de la N 149 (Bressuire-Parthenay) ;
9 h 30 : inauguration et bénédiction du calvaire restauré et de sa plaque pédagogique ;
10 h 15 : départ pour la Basilique de Pitié par Clessé ;
10 h 45 : messe en la basilique de Pitié par le Père Henri Baudu, conseiller spirituel du sanctuaire diocésain, de la paroisse Saint-François-d’Assise en Bocage. Après l’office, découverte de la basilique sous la conduite de Rémy Billaud ;
12 h 00 : inauguration et bénédiction de la nouvelle plaque du Calvaire et de la plaque pédagogique qui explique l’apposition de la plaque initiale du Souvenir Vendéen en 1938 ;
13 h 00-15 h 00 : déjeuner traiteur dans la salle Notre-Dame, voisine du Calvaire ;
15 h 00-17 h 30 : départ pour un circuit historique : la croix et le château de la Chenulière, le château de Pugny, imposant édifice en ruines d’où est parti le soulèvement de la Saint-Louis (août 1792) dans le Bocage bressuirais (accueil par les propriétaires des deux châteaux), clôture de la journée sur la place de l’église de Moncoutant.

Le Souvenir Vendeen - Amailloux La Chapelle-St-LaurentItinéraire des lieux visités (flèche bleue),
depuis la Croix de la Belle (en rouge) jusqu'à Moncoutant

  

Un transport par autocar

À l’attention d’adhérents et amis du Souvenir Vendéen, un autocar grand tourisme Bourmaud est prévu sur le parcours Rocheservière (départ) – La Roche-sur-Yon (point de collecte) – Cholet (point de collecte) – Croix de la Belle à Amailloux – Pitié– circuit historique et retour vers les points de collecte au départ.

À Rocheservière : rendez-vous aux Ets Bourmaud (36 rue des Alouettes) à 7 h 30 ; à La Roche-sur-Yon, rendez-vous à 8 h devant le restaurant Macdonald des Flâneries (grand parking) ; à Cholet, rendez-vous à 8 h 45 sur le parking du péage 27 de l’A 87 (sortie sud-est de Cholet).

Il est recommandé de s’inscrire au plus tôt auprès du secrétariat du Souvenir Vendéen (BP 40612, Cholet 49306), par envoi d’un chèque à l’ordre du « Souvenir Vendéen ». Les conditions financières sont les suivantes :
– déjeuner : 24 € par personne
– transport + déjeuner pour l’inscription d’une personne seule : 44 €
– transport + déjeuner pour l’inscription d’un couple : 85 €
– Aucune inscription ne sera prise sans paiement simultané

Contacts auprès du Souvenir Vendéen

Téléphone : 02 44 09 69 80 (répondeur)
Courriel : souvenirvendeen49300@laposte.net

Rémy Billaud
Téléphone : 05 49 72 00 66
Courriel : billaud.remy@orange.fr

ou Daniel J. Amaglio
Téléphone : 05 49 66 24 52
Courriel : dj.amaglio@nordnet.fr

Le dépliant de la visite à feuilleter et à télécharger :
  

Balade vendéenne autour du bois d’Étusson

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Les Amis du Pont-Paillat se sont donné rendez-vous hier àÉtusson, petit village perdu aux marches de l’Anjou et du Poitou, mais paroisse héroïque pour ses combattants et ses martyrs de la Grande Guerre de Vendée.

EtussonPhoto souvenir au cimetière d'Étusson
  

Le programme concocté par Richard Lueil a déroulé un itinéraire tout autour du bois d’Étusson : dans le bourg lui-même, principalement au cimetière, puis à la Croix-Noire au sud du massif forestier, pour finir à Féole, à la lisière de la commune. Et comme de coutume, cette journée s’est déroulée dans la simplicité et la bonne humeur.

Au cimetière d’Étusson

Une douzaine d’amis se sont ainsi donné rendez-vous au cimetière d’Étusson, où reposent deux personnages hors du commun : Frédéric Ménard, capitaine de paroisse qu’on vit à la tête des insurgés du pays dans toutes les guerres de 1793 à 1815 ; et l’abbé Melaine Dillon, curé de Mougon, au sud des Deux-Sèvres, devenu desservant réfractaire d’Étusson au terme d’un incroyable périple qui le mena dans les rangs de l’armée républicaine, mais aussi en prison. Richard, administrateur de Chemins secrets, leur a rendu hommage en brossant le portrait de ces deux gloires locales, dont Nadine, notre célèbre Maraîchine normande, nous a livré les biographies sur son blog (Frédéric Ménard et l’abbé Dillon).
  

Etusson 1En remontant l'allée du cimetière vers la tombe de Frédéric Ménard...

Etusson 2Xavier Paquereau, notre porte-drapeau

Etusson 3Les renforts arrivent...

Etusson 4La tombe et la plaque de Frédéric Ménard

Etusson 5La tombe de l'abbé Dillon, fleurie par Xavier et Angélique
  

Au pied du calvaire

Les derniers participants nous ayant rejoints, nous nous sommes ensuite rendus à pied au calvaire érigéà l’entrée du bourg. Son piédestal porte une grande plaque de marbre sur laquelle on peut lire en lettres dorées : « À la mémoire du Colonel Frédéric Ménard Chef Vendéen et de ses Fidèles Compagnons morts glorieusement pour la défense de leur Région et de leurs Foyers et des nombreux Martyrs de la paroisse d’Étusson Victimes de la Révolution. » Il s’agit là d’une des plus anciennes plaques commémoratives du Souvenir Vendéen.

Elle fut bénie le dimanche 7 juillet 1935, au milieu d’une foule nombreuse venue des villages alentour. Imaginez le cortège décrit dans le compte rendu de l’époque : « des fillettes en costumes et coiffes du pays, portant des gerbes de fleurs… une compagnie de soldats vendéens armés de faulx… un détachement d’une cinquantaine de cavaliers escortant leur capitaine de paroisse… Le Sacré-Cœur vendéen que ce jour-là chacun arborait fièrement sur la poitrine sera piqué dans une pile de draps de l’armoire à linge. Et tout en gardant leurs bêtes, petits bergers et petites bergères fredonneront pieusement les strophes émouvantes de la Complainte des Martyrs d’Étusson. » (Bulletin du Souvenir Vendéen, n°9, septembre 1935, pp. 5-6)
  

Etusson 6Devant le calvaire d'Étusson

Etusson 7La plaque du Souvenir Vendéen, posée en 1935
  

Le mystère de la « Pierre de Fortune »

La pause déjeuner s’imposait à présent. Tout près d’ici, une aire de pique-nique nous accueillait comme notre camp de base pour le covoiturage. Nous n’y étions pas seuls, puisqu’une cousinade s’y déroulait. Heureux hasard qui nous a permis d’écouter quelques anciens nous parler des événements que nous célébrions. Leur récit a désormais dissipé le mystère de la « Pierre de Fortune », sur laquelle l’abbé Dillon célébrait ses messes clandestines dans le bois d’Étusson.
  

Les Amis du Pont-Paillat - EtussonLes lieux visités : àÉtusson, le cimetière et le calvaire (entourés en rouge),
la Croix-Noire et Féole
  

La Croix-Noire et les Martyrs d'Étusson

Après déjeuner, nous sommes allés par des chemins détournés nous perdre dans un bocage profond, à la Croix-Noire, une ferme reculée où se dressent deux monuments ignorés de beaucoup. Ils nous rappellent le martyre de 24 habitants des environs, massacrés par les Bleus le 22 janvier 1794. Richard nous a dépeint cette scène tragique devant la croix marquant le lieu de la fusillade. Nous avons alors marché jusqu’à l’endroit où les corps furent inhumés. Une petite croix de granit en indique l’emplacement au milieu d’un champ. Le dimanche 11 septembre 1988, 200 personnes se sont réunies ici à l’invitation de l’association Vendée Militaire pour inaugurer une plaque en mémoire des habitants d’Étusson morts pour la défense de la foi.

Un dernier couple de participants, venu du sud de la Vienne, nous a ralliéà la Croix-Noire. Après un rappel des faits devant les deux monuments, nous avons regagné tous ensemble notre camp de base. Il était plus de 16h et certains d’entre nous devaient déjà nous quitter.
  

Etusson 8Richard nous relate l'exécution des Martyrs d'Étusson.

Etusson 9Recueillement devant la Croix-Noire

Etusson 10Sur le chemin aux abords de la croix

Etusson 11Le monument marquant l'endroit où les Martyrs furent inhumés

Etusson 12Devant l'enclos de la Croix du Pré

Etusson 13La légende dit que l'eau du puits de la Croix-Noire
se change en sang à chaque printemps.

   

À Féole, chez Pierre Devaud

L’ultime étape de la journée se situait à la limite des communes d’Étusson et de Somloire, à cheval entre deux départements. Au lieu-dit Féole (Fiole ou Fayolle), c’était à mon tour de jouer le guide pour présenter la vie de Pierre Devaud, qui vécut ici après la Révolution et y mourut en 1826. Arrosés par quelques gouttes, nous nous sommes blottis sous les parapluies pour partager l’histoire étonnante de ce batailleur vendéen, dont les mémoires demeurent un précieux témoignage. J’ai d’ailleurs présenté une copie du manuscrit original sorti de l’oubli en mai 2014.

Le soleil a promptement chassé cette petite pluie pour une photo de groupe devant l’oratoire de Féole, bâti après la Révolution avec les débris d’une chapelle détruite par les Colonnes infernales. La grande niche abrite des restes de statues, probablement de saint Côme et saint Damien. On raconte que les mamans venaient y prier « saint Pissous » pour guérir l’énurésie nocturne de leurs enfants.
  

Etusson 15L'oratoire près de la maison de Pierre Devaud, à Féole
  

Ce moment de convivialité s’est achevé par un généreux apéritif poitevin offert par Dominique. De retour au camp de base, chacun est reparti dans ses pénates, ravi de cette journée qui en appelle bien d’autres.
  


À lire également :
Les Amis du Pont-Paillat àÉtusson (Chemins Secrets)
Jean Ménard dit Frédéric (1766-1843) (La Maraîchine normande)
L'abbé Melaine Dillon (La Maraîchine normande)
  

Journées du Patrimoine : Le Pin-en-Mauges fête Cathelineau

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Samedi 19 septembre 2015, partez au Pin-en-Mauges sur les traces de Jacques Cathelineau, premier généralissime de la Grande Armée catholique et royale en 1793. 

CathelineauLes statues de Cathelineau au Pin-en-Mauges :
la nouvelle sur la place devant l'église (à gauche)

et l'ancienne dans le jardin de la cure (à droite)
  

Voic le programme de cette journée de mémoire :

– Visites commentées des vitraux vendéens de l’église Saint-Pavin à 14h30, 15h30 et 16h30 ;

– Visites guidées des autres lieux de mémoire du Pin-en-Mauges entre 14h30 et 17h00 : le musée de la cure, la statue de Cathelineau au centre du bourg, la maison de Cathelineau, la tombe de l'abbé Cantiteau et le carré de la famille Cathelineau au cimetière ;

– Conférence et débat sur les Colonnes infernales par Anne Rolland-Boulestreau, maître de conférence à l’Université catholique de l’Ouest, à 18h00, dans la salle Bretault (près du Relais du Bois).

Pour ceux qui ne pourraient passer au Pin-en-Mauges que le dimanche 20 septembre, le musée sera ouvert de 10h à 12h et de 14h à 17h.

Le Pin-en-MaugesLes sites proposés à la visite le samedi 19 septembre 2015 :
1. L'église Saint-Pavin et ses nombreux vitraux vendéens
2. Le musée Cathelineau à la cure
3. La statue de Cathelineau
4. La maison de Cathelineau
5. Le cimetière
   

Journées du Patrimoine : Le Retail s'ouvre à la visite

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Les propriétaires du Retail vous accueilleront dimanche 20 septembre 2015, à l'occasion des Journées du Patrimoine. Ce château situéà Legé sur la route des Lucs-sur-Boulogne servit de refuge à l'abbé Barbedette, qui fit de la chapelle son église paroissiale à l'époque où les Bleus sévissaient dans le Bocage.

Le RetailLe château du Retail à Legé
    

Si vous avez vu le film C'était un fois dans l'Ouest, vous n'avez pas pu manquer la séquence où M. et Mme d'Avigneau présentent leur château, et plus particulièrement la chapelle du XVe siècle préservée des destructions de la Révolution.

Vous pourrez les retrouver dimanche prochain pour les Journées du Patrimoine, de 14h00 à 18h00. L'accès à ce site historique des Guerres de Vendée sera gratuit.

Retrouvez d'autres sites à visiter dans l'Agenda
  

Journées du Patrimoine : Mauléon et les Guerres de Vendée

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L'historien Pierre Gréau, vice-président du Souvenir Vendéen, anime aujourd'hui et demain à Mauléon (Deux-Sèvres) une conférence et une promenade à travers les rues de la ville, à la découverte des lieux marqués par les Guerres de Vendée.

BRHAM MauleonUne des vitrines du musée du B.R.H.A.M. (Bureau de Recherches Historiques
et Archéologiques de Mauléon), dans la salle des Guerres de Vendée.
Le musée se situe sur la place de l'Hôtel de Ville.
  

La conférence de Pierre Gréau sur le thème des Mauléonnais dans la Virée de Galerne se tiendra ce samedi soir à 18h00 dans la salle de la Passerelle (8, Grand'rue). L'entrée est gratuite. Un vin d'honneur clôturera la soirée.

Le lendemain, Pierre Gréau vous propose une visite guidée de Mauléon à l'époque des Guerres de Vendée (la ville s'appelait alors « Châtillon-sur-Sèvre »). Le point de rendez-vous est fixéà 15h00, au départ de la place de l'Hôtel de Ville. Cette promenade est gratuite et ouverte à tous.

À noter que l'ancienne abbaye de la Trinité de Mauléon (place de l'Hôtel de Ville) sera accessible dimanche à 10h30. Profitez-en pour découvrir ses grandes caves voûtées ! Cette visite est commentée et gratuite elle aussi.
   

Le Dernier Panache... Charette débarque bientôt au Puy du Fou !

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La saison du Puy du Fou n’est pas encore achevée, que l’affiche de 2016 circule déjà sur les réseaux sociaux. Au premier coup d’œil, on meurt d’envie de se laisser emporter par ce vent de l’Histoire que nous promet la prochaine création originale du Parc : « Le Dernier Panache ».

Le Dernier Panache - Puy du Fou  
Une salle immense est en cours de construction pour accueillir ce spectacle grandiose sur l’épopée de François Athanase Charette de La Contrie, illustre général vendéen auquel Philippe de Villiers a consacré une remarquable biographie. Tout sera prêt au printemps 2016. Il ne nous reste plus qu’à faire preuve de patience. Je sais que pour certains ça ne va pas être facile...
  

La Croix des Malheurs, à Vallet (44)

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À l’écart de la grand’route de Vallet à La Boisière-du-Doré se dresse, au beau milieu des vignes, une croix blanche frappée du Sacré-Cœur. Sur son socle, une plaque du Souvenir Vendéen mentionne son nom : « la Croix des Malheurs ». 

La Croix des Malheurs de ValletLa Croix des Malheures, près de la Sauvionnière
  

Le texte complet de cette plaque indique ceci : Cette « Croix des Malheurs » fut érigée à la mémoire de 70 combattants blancs et bleus tombés au pré voisin des « Culottes rouges » en 1793. Souvenir Vendéen. Mai 2006.

À l’époque, la route rectiligne (actuelle D763) n’existait pas encore ; le chemin menant à Vallet passait à la hauteur de cette croix, comme on peut le voir encore sur le cadastre de 1812 (détail ci-dessous). Rien d’étonnant, par conséquent, d’y voir les soldats des deux camps suivre cette voie et s’y affronter. La date de ce combat de 1793, qui fit 70 morts, ne nous est pas parvenue. On localise seulement le trou où ils ont été inhumés.

La tradition orale a parfois déformé les faits, en recouvrant les 70 corps inhumés dans ce pré des Culottes rouges du souvenir des massacres de 1794. Peut-être faute de monument élevé en mémoire des victimes des Colonnes infernales à Vallet…
  

La Croix des MalheursLocalisation de la Croix des Malheurs (en orange, le tracé de l'ancienne route)
   

Une première croix de bois fut plantée là en 1887. Elle fut remplacée par une nouvelle, peinte en blanc et fichée dans un socle de ciment, telle qu’on la voit aujourd’hui. Il faut saluer ici le travail impressionnant de l’association S.O.S. Calvaires qui a restauré tant de calvaires, arceaux et chapelles du pays de Vallet.
  

La Croix des Malheurs de Vallet 3Un Sacré-Cœur a été ajoutéà la croix par Gérard Biteau,
de l'association S.O.S. Calvaires

  

La plaque de bronze fut dévoilée par le Souvenir Vendéen le samedi 13 mai 2006. Ce jour-là, après une marche à travers les vignes depuis la Sauvionnière (qui conserve une intéressante chapelle elle aussi restaurée par S.O.S. Calvaire), les participants se rassemblèrent autour de la Croix des Malheurs. L’abbé Louis Hervouët, curé de Vallet, invita l’assistance à prier pour les victimes de la Révolution, avant de bénir la plaque. Jean de Malestroit, qui connaît si bien l’histoire du pays de Vallet, rappela ensuite les pages douloureuses de son histoire en 1793-1794. La journée se prolongea vers Le Landreau, en mémoire d’André Ripoche, puis vers le village de la Grolle, près de Rocheservière, où fut inaugurée une seconde plaque du Souvenir Vendéen.

Avec le temps la peinture blanche de la Croix des Malheurs s’est écaillée. Une petite restauration s’impose, mais je crois savoir qu’il ne faudra pas attendre bien longtemps… 
  

La Croix des Malheurs de Vallet 2


Sources :
– Jean de Malestoit, La Révolution à Vallet, Revue du Souvenir Vendéen, n°228, septembre 2004, pp. 24-25.
La journée du Souvenir Vendéen à Vallet et Rocheservière (samedi 13 mai 2006), Revue du Souvenir Vendéen, n°235, juin 2006, pp. 41-42.
  

À Saint-Laurent-des-Autels, la Chapelle des Martyrs a ouvert ses portes

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Après un grand chantier de restauration lancé l’année dernière, la Chapelle des Martyrs de Saint-Laurent-des-Autels était ouverte pour les Journées du Patrimoine. Malgré quelques échafaudages, on peut à nouveau venir se recueillir dans ce monument chargé de souvenirs et de prières. 

La Chapelle des Martyrs - Saint-Laurent-des-AutelsLa plaque du Bicentenaire déposée devant l'autel
  

La Chapelle des Martyrs, également dédiée à l’Immaculée Conception, doit sa construction à une épidémie de fièvre typhoïde qui sévit en d’abord en 1876, mais surtout en 1877, causant cette année-là 18 décès en trois mois. Pour arrêter ce fléau, les habitants de Saint-Laurent-des-Autels firent le vœu d’élever une chapelle à la Vierge. Leurs prières furent exaucées : aucun nouveau cas de fièvre ne se déclara.

Bon nombre de paroissiens étaient d’avis de construire la chapelle promise dans les landes de la Durandière, où 230 personnes (dont 71 enfants de 3 à 15 ans, 66 femmes et 93 hommes) avaient été fusillées en mars 1794 par les Colonnes infernales, puis jetées dans les fosses qu’on trouvait à cet endroit. L’emplacement choisi fut la « Grande Fosse », contenant une soixantaine de corps.

L’argent nécessaire pour la construction fut trouvé en quinze jours. Bientôt, 2 000 tuffeaux, 100 m2 de sable et 250 m2 de pierres furent apportés par les fermiers. Bâtie en style ogival, la chapelle fut bénie le Lundi de la Pentecôte, 2 juin 1879, par Mgr Freppel, évêque d’Angers, en présence de 8 000 personnes.

Une association a été créée le 13 août 1993 dans le but d’entretenir la Chapelle des Martyrs, ainsi que l’ensemble des 45 croix et calvaires qui jalonnent la commune de Saint-Laurent-des-Autels. L’année suivante, pour le Bicentenaire des Guerres de Vendée, elle apposa une plaque d’ardoise sur la façade de la chapelle avec cette inscription : « En ces lieux gisent 230 Laurentais dont 71 enfants massacrés par les colonnes infernales les 16 et 17 mars 1794. Bicentenaire – mars – 1794 »

On peut parcourir toute cette histoire illustrée de nombreux documents et de photos à l’intérieur de la chapelle. Le martyrologe de la paroisse y figure également. La liste des victimes compte 230 Laurentais massacrés et 14 tués au combat ou fusillés. Ce qui représente près du quart de la population de Saint-Laurent-des-Autels à l’époque de la Révolution.


Quelques photos de ma visite :

La Chapelle des Martyrs - Saint-Laurent-des-Autels 1La façade de la Chapelle des Martyrs entièrement restaurée

La Chapelle des Martyrs - Saint-Laurent-des-Autels 2L'intérieur de la chapelle

La Chapelle des Martyrs - Saint-Laurent-des-Autels 3Les clefs de voûte

La Chapelle des Martyrs - Saint-Laurent-des-Autels 4Les lettres A et M entrelacées : Auspice Maria (sous la protection de Marie)

La Chapelle des Martyrs - Saint-Laurent-des-Autels 5La restauration du vitrail de la rosace à l'effigie du Pape Pie IX
a été financée par le Souvenir Vendéen

La Chapelle des Martyrs - Saint-Laurent-des-Autels 6Le martyrologe de Saint-Laurent-des-Autels

La Chapelle des Martyrs - Saint-Laurent-des-Autels 71794-1994, le dévoilement de la plaque en mémoire des Martyrs
(photo exposée dans la chapelle)
  


Le Puits des Vendéens et les Martyrs de Clisson

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Les Journées du Patrimoine m’ont mené dimanche dernier à Clisson, charmante cité au sud des Marches de Bretagne. Ma visite de l'imposant château n’était pourtant pas motivée par l’indéniable intérêt architectural du lieu, mais par un puits chargé d’une histoire douloureuse : le « Puits des Vendéens ». 

Clisson - Le Puits des VendeensLe Puits des Vendéens dans le château de Clisson
  

Pour le découvrir, il faut franchir les lignes de fortifications jusqu’au grand logis. Là, au milieu d’une cour cernée de ruines immenses, émerge un puits de granit. Une plaque de bronze épouse l’arrondi de sa margelle. On y lit : « Ici, le 8 février 1794, 18 Clissonnais furent massacrés et jetés dans ce puits par la Colonne infernale du général Cordelier, et exhumés en février 1961 à l’instigation du Souvenir Vendéen. 1961-1990. »

Cette plaque fut inaugurée lors de la journée du Souvenir Vendéenà Clisson, le dimanche 30 septembre 1990. Il fut rappelé, lors des discours d’hommage aux victimes, que ce fut le Docteur Charles Coubard qui décida trente ans auparavant d’entreprendre des fouilles dans ce puits comblé, afin de faire taire certaines rumeurs colportées à travers la Vendée selon lesquelles le massacre de 1794 n’avait jamais eu lieu. « Parvenu vers le milieu, parmi les pierres et les gravats, raconta Jean Lagniau, président du Souvenir Vendéenà l’époque, on trouva d’abord la belle margelle du puits et les boulets qui y avaient été précipités sur les 18 victimes, vieillards, femmes et enfants, pour étouffer les cris de douleur de ceux qui étaient encore vivants, et dont les ossements furent retrouvés au fond du puits. » (Revue du Souvenir Vendéen, n°173, décembre 1990-janvier 1991)
  

Clisson - Le Puits des Vendeens 1Le puits caché dans l'ombre des ruines du château
  

La journée du Souvenir Vendéen en 1961

Le 9 avril 1961, ces ossements déposés dans un cercueil de bois reçurent l’hommage du diocèse et du Souvenir Vendéen. Ce jour-là, au cours d’une messe solennelle célébrée dans l’église Notre-Dame, Mgr Villepelet, évêque de Nantes, bénit une plaque de marbre portant les noms des huit prêtres clissonnais et évoquant la mémoire des habitants de Clisson morts pour la défense de la Foi.

Après cette cérémonie, l’assistance se rendit en procession au château de Clisson. Le cercueil y était exposé sous un drap mortuaire, entouré de quatre cierges. Par la suite, les restes des Martyrs furent inhumés dans la chapelle du Prieuré restaurée par la municipalité (voir la dernière photo au bas de l'article).
  

Clisson - Le Puits des Vendeens 2Le Puits des Vendéens et la plaque du Souvenir Vendéen inaugurée en 1990

Clisson - Le Puits des Vendeens 3D'après l'historienne Simone Loidreau, c'est Flavigny, un lieutenant de Cordelier,
qui serait à l'origine de cette tuerie.
  

Le massacre du 8 février 1794

Début février 1794… Les habitants de Clisson ont déserté la ville en grande partie dévastée par la guerre. Quelques-uns sont revenus cet hiver, en quête d’un refuge dans les ruines du château. Pensant s’y trouver à l’abri derrière les épais murs d’enceinte, ils allument un feu dans l’âtre des anciennes cuisines. Cette imprudence les fait repérer par la sentinelle républicaine qui monte la garde sur les hauteurs de Toutes-Joies. Aussitôt les Bleus dévalent les coteaux de la Sèvre en direction du château. Traqués de toutes parts, les réfugiés sont rassemblés dans la cour du grand logis. Seules deux sœurs parviennent à s’échapper.

Sans aucune forme de jugement, ordre est alors donné de tous les tuer. À coups de sabres, de pique et de crosse, les Bleus s’acharnent sur leurs victimes, avant de les précipiter, mortes ou vives, dans le puits situé au centre de la cour. Les bourreaux achèvent leur sinistre besogne en détachant les pierres de la margelle pour les jeter au fond du trou, puis en assommant les derniers survivants de boulets de canon qui traînent çà et là dans la cour.
  

Clisson - Le Puits des Vendeens 4À l'arrière-plan, les cuisines où les Vendéens firent du feu
avant d'être capturés par les Bleus

Clisson - Le Puits des Vendeens 6La cheminée utilisée par les réfugiés clissonnais
  

L’Arbre des Vendéens et le souvenir du massacre

Cet épisode douloureux resta longtemps gravé dans la mémoire des Clissonnais, et les visiteurs du château ne manquaient pas de s’incliner devant l’épicéa plantéà l’emplacement du puits tragique. On l’appelait « l’Arbre des Vendéens ». Mais le temps altéra cette histoire. Certains historiens et mémorialistes vendéens avaient considérablement accru le nombre des victimes, tandis que le parti adverse en vint à nier la réalité de ce massacre.

L’Arbre des Vendéens mourut bien des années plus tard. Son dégagement permit au Docteur Coubard, fondateur du Souvenir Vendéen, de pratiquer des fouilles à cet endroit. « À une profondeur d’à peu près 12 mètres, on commença à trouver les premiers ossements humains et il en fut retiré… jusqu’à proximité du fond, c’est-à-dire à 15,10 m. On a pu dénombrer 18 crânes humains, certains entiers,… d’autres fracassés. À noter que la presque totalité appartient à des personnes jeunes… Détail émouvant : parmi les débris retirés, on a retrouvé les restes très reconnaissables d’un petit sabot et d’un petit soulier d’enfant. » (Revue du Souvenir Vendéen, n°54, mars 1961). L’archéologie apportait enfin la preuve de ce massacre.
  

CPA Clisson - Arbre des VendeensL'Arbre des Vendéens au début du XXe siècle
  

Y eut-il d’autres « Puits des Vendéens » ?

On trouve mention d’un massacre similaire dans le livre de Gustave Gautherot, L’épopée vendéenne (publié en 1927). Le fait est localiséà Vihiers, sur la route de Cholet à Saumur : « Vingt-neuf ambulances remplies de blessés furent précipitées dans l’immense citerne de la cour du château. » S’il est avéré, les habitants ne semblent pas en avoir gardé un souvenir aussi vivant qu’à Clisson.
 


Encore quelques vues de Clisson prises dimanche dernier...

Clisson - Le Puits des Vendeens 7L'église Notre-Dame vue depuis les remparts du château

Clisson - Le Puits des Vendeens 8Du même point de vue, la vallée de la Sèvre et l'église de la Trinité

Clisson - Le Puits des Vendeens 9Les murailles du château de Clisson

Clisson - Le Puits des Vendeens 10Préservée des destructions de la Révolution, la nef de la chapelle Saint-Jacques de Clisson a conservé sa charpente sculptée du XIIe siècle.

Clisson - Le Puits des Vendeens 11Les restes des Martyrs reposent désormais dans la chapelle du Prieuré
(dans la rue du Prieuré, attenante à la maison de retraite).
Le 30 septembre 1990, le Souvenir Vendéen y a posé une seconde plaque
commémorative portant les noms des 18 Martyrs de Clisson.
   

René Bazin et la Vendée, dîner-conférence à Paris

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La Section Ile-de-France du Souvenir Vendéen organise un dîner-conférence à Paris, le 16 octobre 2015, sur le thème de René Bazin et la Vendée. Cette soirée dédiée à l'inoubliable auteur de « La terre qui meurt » sera animée par le général Jacques Richou, président de l’association des Amis de René Bazin

Rene Bazin  
Ce dîner-conférence aura lieu le vendredi 16 octobre 2015, à19h30, à l’Hôtel Véron, salon Boileau, au 16 rue d’Auteuil, Paris XVIe (Métro Église d’Auteuil ligne 10, ou Michel-Ange-Auteuil ligne 9, ou bus 22, arrêt Église d’Auteuil).

Une participation de 30 € par personne est demandée, par chèque à l’ordre du Souvenir Vendéen. Il est recommandé de s’inscrire rapidement auprès de Marie Breguet, 123 avenue Mozart, 75 016 Paris (tél. 01 45 05 18 92).


Lien vers le site René Bazin, à lire ou à relire
Lien vers le site du Souvenir Vendéen
  

Quand Charette fit halte à Saint-Lambert-du-Lattay…

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Véritable ligne de front entre Blancs et Bleus, la vallée du Layon recèle d’intéressants souvenirs des Guerres de Vendée. Outre le Pont-Barré et le coteau des Martyrs, Saint-Lambert-du-Lattay a conservé son auberge de la Croix-Blanche, où Charette prit l’un de ses derniers repas. 

Auberge de la Croix-BlancheLa plaque du Souvenir Vendéen sur la façade de l'auberge de la Croix-Blanche
  

Première commune située après le Pont-Barré, qui symbolisait la frontière du pays insurgé sur la grand’route d’Angers à Cholet, Saint-Lambert-du-Lattay a souffert des incursions républicaines, principalement du passage de la colonne infernale de Cordelier, le 23 janvier 1794. Seules deux ou trois maisons échappèrent à l’incendie général, notamment l’auberge de la Croix-Blanche, grande bâtisse datée sur une mansarde d’une pierre millésimée de 1722. Elle était tenue à l’époque par la veuve Chapeau, dont le mari avait été tué dans les rangs vendéens. Mais elle servait d’étape aux Bleus, ce qui la sauva des destructions.

Cette ancienne auberge de campagne a bien triste mine aujourd’hui. Elle fut pourtant le théâtre d’un événement marquant de la vie de Charette, ou plutôt de sa marche au supplice, comme le rappelle la plaque sur la façade, inaugurée par le Souvenir Vendéen le dimanche 20 septembre 1981.
  

Auberge de la Croix-Blanche 3L'auberge de la Croix-Blanche aujourd'hui
  

Capturé par Travot le mercredi 23 mars 1796 près du logis de la Chabotterie, à Saint-Sulpice-le-Verdon, le général vendéen fut conduit au château de Pont-de-Vie, au Poiré-sur-Vie, où il passa sa première nuit de captivité. On l’envoya dès le lendemain vers Angers, siège de l’état-major républicain commandé par Hédouville. Le convoi passa par Montaigu le 24, à la mi-journée, puis arriva le soir à Cholet.

Le Vendredi Saint, 25 mars, Charette et son escorte reprirent la direction d’Angers par Chemillé. À midi, le cortège fit halte à Saint-Lambert-du-Lattay. Les Bleus établis ici en garnison invitèrent alors Travot et son prisonnier à leur table, à l’auberge de la Croix-Blanche. « Le général vendéen accepta sans façon, mangea de bon appétit et entretint la conversation avec aisance. Après le repas, il demanda la permission de se retirer pour fumer un cigare.» (récit de l’abbé Conin). 

Les voyageurs ne s’attardèrent pas. Il fallait reprendre la route d’Angers. Arrivéà destination, Charette fut conduit l’hôtel de Lantivy, auprès du général Hédouville, après quoi un chirurgien ausculta ses blessures. Le dimanche 27 mars, au matin, on l’embarqua sur une canonnière qui descendit la Loire jusqu’à Nantes. La fin du dernier voyage du « Roi de la Vendée » nous est connue. Nous la commémorerons l’année prochaine, pour le 220e anniversaire de son exécution sur la place Viarme, le mardi 29 mars 1796.
  

Auberge de la Croix-Blanche 2La façace décrépite porte en souvenir de Charette une plaque commémorative
et un Sacré-Coeur enchâssé dans le linteau de la porte

Auberge de la Croix-Blanche 1La plaque fut dévoilée lors de la journée du Souvenir Vendéen
à Saint-Lambert-du-Lattay et Beaulieu-sur-Layon,
le dimanche 20 septembre 1981.
  

Le massacre de Clisson, une mémoire vive

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Réagissant à mon article sur le Puits des Vendéens, un lecteur m’a adressé le texte ci-dessous écrit vers 1974 par Madame Dane Morin-Delacroix. De son enfance à Clisson, celle-ci a gardé le souvenir des lieux dont elle a fortement ressenti l’histoire. Elle en a fait le récit, qui devrait être éditéprochainement. Voici la partie qui nous intéresse ici, publiée avec son accord. 

CPA Clisson Arbre des Vendéens 1  

Le château fort, 1955

Aura vient de fêter ses neuf ans, elle est plus souvent chez sa grand-mère à Clisson qu’avec ses parents.

Le château fort domine la place du Minage, qui donne sur la venelle du 32.

Elle a souvent eu envie d’aller s’amuser dans la superbe forteresse, surtout ne rien dire, car les adultes lui en défendent l’accès. Laurie sa grand-mère lui a expliqué si souvent les risques qu’il y aurait de courir dans ce lieu étrange et magnifique, étant rempli de vieilles pierres qui pourraient lui tomber dessus à chaque instant où la faire dégringoler dans une des oubliettes qui ne manquent pas dans les décombres.

Ce fort abandonné, en partie en ruine, l’attire et elle s’est juré un jour d’y aller seule. La première fois qu’elle a tenté l’expédition, elle ne fit que passer sur le petit pont surplombant les douves et n’osa pas franchir la lourde porte qui avait pourtant un battant ouvert, mais la peur avait été trop forte et elle avait fait demi-tour. Aura se demande aujourd’hui si c’est vraiment la trouille de se faire gronder ou si plutôt c’est ce qu’elle peut y découvrir ? Elle ne le sait pas elle-même.

Un vendredi d’avril, les badauds mettent les étals en place, il y a beaucoup de remue-ménage sur la place du Minage. Il est très tôt et Laurie sa grand’mère doit aller aider la boulangère, alors Aura en profite pour s’éclipser et file en direction du château.

Elle sait qu’elle sera tranquille tous occupés qu’ils sont à négocier, à acheter ou à discuter… En traversant les halles, la matinée, tiède et parfumée porte jusqu’à elle des mélanges d’effluves différents et surprenants. Elle reconnaît l’odeur des champignons, du poisson, avec des anguilles qui grouillent sur l’étal du poissonnier. Sans oublier celles du café, du chocolat chaud et des verres de vin, qui remontent le moral des hommes en sueur. Il y a aussi la senteur des légumes frais, et puis le parfum des fleurs multicolores, tout cela la remplit de joie et de courage.

Les bruits sont aussi très significatifs pour elle, celui de verres et de bouteilles qui s’entrechoquent, les femmes qui jacassent, les cagettes que l’on décharge…

Elle refait le trajet jusqu’aux douves et remplit de bravoure traverse le pont, mais l’émotion colore ses joues. Arrivée à la porte principale dont un des battants claque au vent, elle sourit, sachant qu’elle va vers le défendu ! Se trouvant sur une butte, et dominant le pays, son regard vert perçant distingue un enchevêtrement de toits recouverts de tuiles. Les angles saillants de certaines maisons imposantes reflètent des formes qui n’apaisent pas l’angoisse qui serre sa gorge. Elle se demande bien ce qu’elle vient chercher dans ce repaire.

Elle lève la tête au moment où un moineau s’envole, et aperçoit plein de nids, accrochés aux vieilles pierres, c’est un endroit idéal pour tous les oiseaux du coin, ils ne risquent pas d’être dérangés.

Prenant une forte inspiration, se lance au milieu de l’entrée, pour se retrouver au cœur d’un silence impressionnant. Le paysage à une allure menaçante, elle se rassure mentalement, se dit que c’est dans son esprit. Au milieu d’une immense cour un arbre bizarre. Ce doit être un châtaignier, il a l’air de la regarder, de toute sa superbe. Le soleil monte dans le ciel bleu, et donne une lumière irréelle au lieu mais où est passé le bruit qui, il y a un instant encore résonnait à ses oreilles ?

Elle continue sa marche le nez au vent, ne voit pas une énorme pierre, trébuche dessus, et tombe à terre, se reçoit sur les genoux, aïe, elle s’est fait mal !

Elle met un certain temps à réagir, essaie péniblement de se relever en prenant appui, sur ses petites mains qui lui font mal, décidément elle se dit qu’elle est vraiment blessée. Avant d’avoir pu complètement se relever, une odeur infecte de fumée vient chatouiller ses narines et elle croit percevoir des sons bizarres. Aura fini par se redresser entièrement pour s’apercevoir non seulement qu’elle a atterri dans l’enceinte du château, mais aussi que le ciel est devenu d’un gris sombre inquiétant. Là, devant elle une immense cour, au milieu un puits, le tout enlacé de hauts murs en pierre, elle se demande ce qu’elle fait là, elle aussi se sent drôle que lui arrive-t-il encore ?
  

CPA Clisson Arbre des Vendéens 3  

Et puis, tout se met en route, comme au cinéma où sa grand-mère l’a emmené une fois, les événements défilent à une allure folle : trois jeunes filles en guenille entrent dans la cour, elles portent des poutrelles en bois, sûrement pour faire du feu pense Aura. Elle n’a pas le temps de poursuivre sa réflexion qu’une vieille femme déboule en hurlant : « Les bleus ! »

Elle ne peut en dire plus, un homme singulièrement habillé une baïonnette à la main transperce le corps de la pauvre femme qui tombe à terre. Aura se fige de stupeur, un prêtre sortit lui aussi de nulle part se précipite pour porter secours, à la femme, puis un autre homme, ils ne vont pas loin car ils sont atteints en pleine course par des balles. Les jeunes filles courent en hurlant dans tous les sens, des soldats arrivent de tous les côtés, enfin elle pense que ce sont des soldats, car ils sont tellement bizarres eux aussi qu’il est bien difficile de dire qui ils sont !

Des adultes en haillons jouent à cache-cache avec les soldats, Aura sur le moment pétrifiée sent le danger, elle repère un escalier et court du plus vite que peuvent ses petites jambes, se mettre à l’abri.

Découvrant un recoin dans le mur donnant sous l’escalier, elle s’y tapit, heureusement elle n’est pas grosse, elle entend son cœur battre très fort, se dit de se calmer et de ne plus respirer.

D’où elle se trouve, elle peut voir toute la cour, et là dans une pagaille indescriptible une scène incroyable se produit : de l’autre côté de la place elle entrevoit un souterrain, d’où sort une fille. Derrière elle une autre hésite à la suivre, et comme elles aperçoivent des soldats qui leur barrent le chemin elles se retournent vers une fenêtre, l’enjambent et sautent dans le vide !

D’autres soldats arrivent en poussant devant eux, à grands cris d’injures des enfants, des femmes et des vieillards environ une trentaine de personnes en tout. Certains tirent des jeunes filles par leurs jupes et lancent de grands rires de fou !

Au passage ils en sélectionnent celles qui leur plaisent, puis, découvrent dans un recoin deux garçons d’environ quinze à seize ans, mais qui paraissent plus que leur âge aussi les soldats leur disent : « Jurez de servir la république et vous êtes sauf… » sans même écouter leur réponse, ils les mettent aussi de côté.

À cet instant un enfant à peu près de l’âge d’Aura se précipite : « Je suis leur frère… » crie-t-il, mais frappé d’un coup de crosse, il va rouler du côté du puits, ce grand puits au milieu de la cour où maintenant se déroule le drame… Aura les yeux hagards, regarde la scène machinalement, elle n’arrive pas à détourner son regard de ce spectacle immonde, et elle ne peut rien empêcher !

Les soldats ont déjà commencéà jeter les corps dans le puits, celui du prêtre en premier et ensuite le bruit sourd des corps qui rencontrent le sol, quelquefois une victime qui vit encore, pousse un cri en tombant. Pour faire taire ce hurlement, les bourreaux balancent des boulets de fonte qui traînent ici et là… Et quand il n’y a plus de boulets, ils descellent les pierres de la margelle… Cela devient pour eux un amusement. À la fin quand il ne reste plus rien, ils se distraient en faisant parler une petite fille, qu’ils vont emmener avec eux et qui innocemment les appelle « Tonton ». Quant à cette fille, dont certains veulent s’amuser, elle ne va pas loin ; elle est sabrée et jetée aussi par-dessus la margelle.

Ils n’ont pas découvert Aura qui se dit qu’elle a beaucoup de chance, peu à peu les soldats quittent la place qui redevient silencieuse.
  

CPA Clisson - Arbre des Vendeens  

Aura se frotte les yeux comme si elle voulait se réveiller d’un cauchemar, sortir de sa cachette est peut-être trop tôt, ils peuvent revenir et la découvrir, elle préfère attendre un moment.

Lasse, elle se laisse aller et s’endort le visage posé sur une pierre plate. Quand elle se réveille la nuit est tombée et tout est calme, mais que lui est-il arrivé ?

Alors des images lui reviennent, elle s’élance dans la cour et s’enfuit…

Le temps va passer, l’arbre qu’a vu Aura, un épicéa, va grandir, il a une particularité, lorsque l’on gratte son écorce, une sève roussâtre apparaît…

L’année de ses quinze ans, elle apprendra que l’arbre a été foudroyé, que ses racines une fois dégagées laisseront apparaître le puits en dessous ; et tout au fond dans une sorte de magma, des ossements humains, dix-huit crânes qui seront reconnus comme étant ceux des victimes des guerres de Vendée de 1794.

CPA Clisson Arbre des Vendéens 2
  

Puy du Fou 2016 : Quelques images du « Dernier Panache »

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Jamais le Puy du Fou n'avait vu aussi grand ! En 2016, une salle de spectacle incroyable sort de terre pour donner naissance à la nouvelle création originale du Puy du Fou : Le Dernier Panache ! Suivez le destin glorieux d'un officier de marine français, héros de la Guerre d'Indépendance américaine, dont la vie va basculer en 1793 dans un ultime combat pour la liberté... 

Le Dernier Panache - Puy du FouLe Dernier Panache... Charette débarque bientôt au Puy du Fou !
  


Quelques images en avant-première :


  
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